Budget italien : bras de fer en vue avec l'UE

Les objectifs de déficit budgétaire retenus par le gouvernement italien pour les trois prochaines années sont un "motif de grave inquiétude" pour la Commission européenne et vont à l'encontre des demandes formulées par les ministres européens des Finances en juillet dernier.
Dans une lettre adressée au ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, la Commission européenne souligne que l'objectif de déficit annoncé de 2,4% du produit intérieur brut pour l'année 2019 aurait pour effet de porter le déficit structurel italien (hors effets de la conjoncture) à 0,8% du PIB.
Dans une lettre adressée au ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, la Commission européenne souligne que l'objectif de déficit annoncé de 2,4% du produit intérieur brut pour l'année 2019 aurait pour effet de porter le déficit structurel italien (hors effets de la conjoncture) à 0,8% du PIB. (Crédits : Tony Gentile)

Le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, commentant une lettre de la Commission européenne s'inquiétant des objectifs de déficit de l'Italie, a prévenu samedi que Rome ne ferait pas marche arrière. "Nous nous attendions à ce que cette manoeuvre ne plaise pas à Bruxelles, maintenant commence une phase de discussions avec la Commission, mais il doit être clair qu'on ne fera pas marche arrière", a martelé samedi devant les télévisions italiennes le chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème). "J'apprécie le fait que la lettre ait été envoyée après la fermeture des marchés" mais "le gouvernement ne reculera pas", a-t-il encore commenté en excluant tout "plan B".

Préoccupations de la commission européenne

Dans une courte lettre de deux pages adressée vendredi en début de soirée au ministre italien de l'Economie Giovanni Tria et dont le contenu a été publié par la presse italienne, la Commission européenne souligne que la révision à la hausse des objectifs de déficit de l'Italie par rapport au gouvernement précédent est une "source de sérieuse préoccupation".

Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis et le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici indiquent toutefois dans ce courrier attendre de recevoir d'ici le 15 octobre le projet de loi de finances complet avant de l'évaluer.

M. Tria avait écrit jeudi à Bruxelles pour confirmer les prévisions de réduction du déficit public italien, qui passera de 2,4% du PIB l'an prochain "à 2,1% en 2020 pour clore à 1,8% en 2021".

Mais dans sa réponse de vendredi soir, la Commission européenne juge qu'il s'agit d'une "déviation significative par rapport au parcours précédent" des comptes publics italiens et des recommandations européennes, rapporte notamment le journal économique "Il Sole 24 Ore".

Calmer les marchés

Dans l'espoir de calmer les marchés et les inquiétudes de la Commission européenne et de certains pays européens, le gouvernement italien s'était pourtant résolu à abaisser sa prévision de déficit public, au moins à partir de 2020. Dans un premier temps son projet de budget prévoyait en effet un déficit public à 2,4% du Produit intérieur brut (PIB) pour les trois prochaines années.

Jeudi, M. Tria avait aussi annoncé à la Commission européenne un objectif de 1,5% de croissance pour le pays en 2019 et de "1,6% et 1,4% pour les années successives", grâce notamment à une "moindre pression fiscale sur les petites et moyennes entreprises". Le projet de budget italien prévoit des mesures coûteuses comme le revenu de citoyenneté ou l'abaissement de l'âge de la retraite.

(avec agences)

Commentaires 2
à écrit le 07/10/2018 à 11:14
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Enfin une série européenne de qualité ! On va suivre l'aventure de ce gouvernement anti-consortium financier européen avec le plus grand des intérêts. Arriverons t'ils à sauver l'europe malgré son autodestruction programmée par les multimilliarda...

à écrit le 06/10/2018 à 19:56
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Et le projet de budget francais est approuvé par l'UE avec un deficit de 2,8% et des passe passes budgetaires pour ne pas dépasser les 3%; L'arrogance de Juncker et Moscovici lu dans la presse italienne serait inacceptable en France. Que Juncker resp...

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