Cameron : "La réponse à tous les problèmes, c'est parfois moins d'Europe"

Par latribune.fr  |   |  563  mots
Les sondages d'opinion au Royaume-Uni ont montré récemment un resserrement de l'écart entre le camp du "non" à l'UE et celui du "oui" au maintien, mais le "oui" reste majoritaire.
Le Premier ministre britannique estime que l'Union européenne doit jouer un rôle moins important. Il a demandé un droit de veto pour les parlements nationaux ainsi qu'un contrôle renforcé des flux migratoires au sein de l'UE. Bruxelles a jugé certaines exigences "hautement problématiques", dénonçant des mesures "discriminantes".

| Article publié à 11h50, mis à jour à 13h06.

David Cameron assure que ses exigences ne constituent pas une "mission impossible". L'Union européenne doit jouer un rôle moins important dans certains aspects du fonctionnement des Etats membres, a estimé mardi 10 novembre le Premier ministre britannique David Cameron, qui présentait ses exigences sur la refonte des relations entre Londres et Bruxelles.

"N'oubliez jamais que l'Union européenne compte maintenant 28 anciennes nations d'Europe, que la diversité est la plus grande force de l'Europe. La Grande-Bretagne dit : 'Réjouissons-nous de ce fait, reconnaissons que la réponse à tous les problèmes n'est pas toujours plus d'Europe. C'est parfois moins d'Europe."

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Un droit de veto pour les parlements nationaux

La Grande-Bretagne, a poursuivi David Cameron dans son discours, ne réclamera pas de droit de veto pour s'opposer à des législations européennes, mais les parlements nationaux doivent disposer d'un moyen de le faire en groupe.

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David Cameron a aussi réclamé davantage de contrôle des flux migratoires à l'intérieur de l'UE et a estimé que le principe de libre circulation ne devait pas s'appliquer aux nouveaux Etats membres tant qu'il existe de grandes différences économiques.

Vers une sortie de l'UE en cas de rejet des demandes

Parallèlement à son discours, le chef du gouvernement devait exprimer ses exigences dans une lettre adressée ce mardi à Donald Tusk, président du Conseil européen. Cette lettre, dont Donald Tusk a accusé réception dans la matinée, doit ouvrir la voie à de premières discussions avant le Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement prévu en décembre.

Le Premier ministre a déclaré qu'il préférerait rester au sein d'une Union réformée mais son discours devrait lui donner l'occasion de lancer un avertissement sans ambiguïté sur le fait qu'il pourrait soutenir la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union si ses partenaires n'accèdent pas à ses demandes.

Il a promis la tenue d'un référendum sur le maintien dans l'UE d'ici la fin 2017 et assuré qu'il n'aura pas d'autre renégociation ni d'autre référendum. Une tournure qui rappelle dans sa teneur les propos qu'il a tenus concernant le référendum sur l'indépendance de l'Écosse.

Les sondages d'opinion au Royaume-Uni ont montré récemment un resserrement de l'écart entre le camp du "non" à l'UE et celui du "oui" au maintien, mais le "oui" reste majoritaire.

Pour Bruxelles, certaines exigences "faisables", d'autres non

Si la Commission européenne a estimé qu'il était "faisable" de trouver un moyen d'accroître le rôle des parlements nationaux; "faisables", elle a jugé "hautement problématiques" les souhaits de David Cameron concernant la limitation des droits des travailleurs étrangers.

"Nous estimons qu'un certain nombre d'éléments sont difficiles, comme celui d'une union toujours plus étroite et celui des relations entre membres et non membres de la zone euro, et que certains sont hautement problématiques dans la mesure où ils ont trait aux libertés fondamentales sur le marché intérieur", a détaillé Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission

"La discrimination directe entre citoyens européens entre clairement dans cette dernière catégorie", a-t-elle ajouté.

(avec Reuters)