Contrôle des frontières : l'Allemagne respecte Schengen, assure la Commission

Par latribune.fr  |   |  442  mots
Les contrôles exceptionnels et temporaires aux frontières doivent être justifiés par une "menace grave pour la sécurité" ou des "défaillances graves aux frontières extérieures, susceptibles de mettre en danger le fonctionnement global de l'espace Schengen", estime la Commission européenne.
La Commission européenne considère que l'Allemagne, qui fait face à un important afflux de migrants, est en droit de contrôler temporairement ses frontières. L'institution presse les membres de l'UE de trouver rapidement un accord pour répartir les nouveaux arrivants.

Berlin suit les règles. La décision de l'Allemagne de réintroduire provisoirement des contrôles à ses frontières pour faire face à l'afflux de migrants est compatible avec l'accord de Schengen, estime la Commission européenne. L'institution a rappelé qu'aux termes de l'accord de Schengen, qui a supprimé les contrôles aux frontières entre les pays signataires de la convention, la réintroduction temporaire de contrôles frontaliers entre les Etats membres est "une possibilité exceptionnelle explicitement prévue et régulée" en cas de situation de crise.

Ces contrôles, exceptionnels et temporaires, doivent être justifiés par une "menace grave pour la sécurité" ou des "défaillances graves aux frontières extérieures, susceptibles de mettre en danger le fonctionnement global de l'espace Schengen". Or, "la situation actuelle en Allemagne apparaît, de prime abord, comme une situation couverte par les règles" de Schengen, estime la Commission.

Toutefois, elle souligne "l'urgence" de parvenir à un plan européen de répartition des nouveaux arrivants, alors que les  ministres de l'Intérieur et de la Justice des 28 se réunissent ce lundi 14 septembre pour décider des quotas de réfugiés à accueillir par pays.

"Position commune franco-allemande"

Côté français, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé dimanche, à l'issue d'un entretien avec son homologue allemand Thomas de Maiziere, "au respect scrupuleux par chacun des pays de l'Union européenne des règles de Schengen" .

"Ces règles prévoient notamment l'enregistrement par les pays de première entrée des migrants ayant franchi les frontières extérieures de l'Union européenne" et "c'est faute de leur respect que l'Allemagne a décidé d'établir temporairement des contrôles à ses frontières, sans procéder à leur fermeture", est-il écrit dans un communiqué.

L'entretien entre les deux ministres "a permis de conforter la position commune franco-allemande" en vue de la réunion lundi à Bruxelles , écrit Cazeneuve.

Sur la même question des réfugiés, François Hollande et Angela Merkel se sont aussi entretenus dimanche. Le président français et la chancelière allemande ont fait "une analyse commune de la situation", a-t-on précisé dans l'entourage de Hollande.

Le Premier ministre hongrois ravi de la décision de Berlin

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en désaccord avec l'Union européenne sur la question de l'accueil des réfugiés, a quant à lui salué franchement le choix de l'Allemagne de réintroduire les contrôles aux frontières face à l'afflux de réfugiés. Il l'a jugée "nécessaire", dans une déclaration au quotidien allemand Bild.

(Avec AFP)