Coronavirus : l'UE met 25 milliards d'euros sur la table pour lutter contre l'épidémie

Par Marine Laouchez  |   |  609  mots
Pour que le fonds puisse atteindre 25 milliards d'euros très rapidement, "je demanderai au Conseil et au Parlement cette semaine de débloquer 7,5 milliards de liquidités", a précisé Ursula von der Leyen, la cheffe de l'exécutif européen. (Crédits : Reuters)
Ce "fonds d'investissement en réponse au coronavirus" est destiné aux systèmes de santé, petites entreprises, au marché du travail et aux secteurs vulnérables de l'économie. Les États membres de l'Union européenne ont par ailleurs plaidé pour un assouplissement des règles budgétaires dans ce contexte particulier. La Commission a souligné que les dépenses budgétaires exceptionnelles liées à la lutte contre l'épidémie ne seront pas prises en compte dans l'évaluation du déficit des pays concernés.

La Commission européenne a voulu rassurer, mardi, les 27 inquiets des conséquences de l'épidémie de nouveau coronavirus sur leurs économies, promettant de mobiliser "tous les instruments à disposition" pour les soutenir, dont un nouveau fonds spécialement dédié.

Ce "fonds d'investissement en réponse au coronavirus" est destiné aux systèmes de santé, petites entreprises, au marché du travail et aux "secteurs vulnérables de notre économie".

Pour que le fonds puisse atteindre 25 milliards d'euros très rapidement, "je demanderai au Conseil et au Parlement cette semaine de débloquer 7,5 milliards de liquidités", a précisé Ursula von der Leyen, la cheffe de l'exécutif européen.

Elle mettra en place un groupe de travail pour s'assurer "que l'argent arrive dans les prochaines semaines".

La Commission avait annoncé un peu plus tôt dans la journée une aide au secteur aérien, particulièrement affecté, en assouplissant temporairement les règles sur les créneaux aéroportuaires afin d'empêcher les vols à vide.

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Résister à la "tempête"

C'était une première, selon plusieurs sources: la réunion extraordinaire entre les 27 chefs d'État et de gouvernement, organisée dans l'urgence, s'est faite par visioconférence.

L'unanimité a été de mise: agir de manière coordonnée pour répondre à la propagation rapide du virus, alors que tous les États membres sont désormais touchés, en particulier l'Italie avec plus de 9.000 personnes infectées et plus de 450 décès. Et soutenir les économies qui commencent à en subir les conséquences négatives.

"Nous allons utiliser tous les instruments à notre disposition pour nous assurer que l'économie européenne résiste à la tempête", a lancé la cheffe de l'exécutif européen Ursula von der Leyen lors d'une courte conférence de presse à l'issue de la réunion.

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Assouplissement des règles

La demande était insistante de la part des États membres. "Une application flexible des règles de l'UE, en particulier en ce qui concerne les aides d'État et le pacte de stabilité et de croissance, sera nécessaire", a résumé le président du Conseil européen Charles Michel au nom des 27.

Depuis Paris, le président français Emmanuel Macron a souhaité que "la contrainte budgétaire" ne soit "pas un rempart" à d'éventuelles mesures pour soutenir l'économie.

Au cours du week-end, la Commission européenne avait déjà souligné, dans une lettre au ministre de l'Économie italien, que les dépenses budgétaires exceptionnelles liées à la réponse à l'épidémie ne seraient pas prises en compte dans l'évaluation du déficit du pays, en lien avec les règles européennes.

"La Commission européenne devrait faire preuve de souplesse sur la question des aides publiques. Et la Banque centrale européenne est appelée également à jouer un rôle important", a commenté de son côté Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel.

Mme von der Leyen a détaillé une série de mesures, portant notamment sur "les aides d'État", qui pourront "aller aux entreprises qui en ont le plus besoin".

Elle a promis d'apporter des idées lors de la prochaine réunion lundi de l'Eurogroupe (les 19 ministres des Finances de la zone euro).

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a participé à la réunion. La BCE réunit ce jeudi son conseil des gouverneurs et pourrait annoncer des mesures de soutien.