Crise grecque : pour Macron, "il ne suffit pas de se réfugier derrière la BCE"

Par latribune.fr  |   |  399  mots
"La zone euro, c'est un projet politique avant d'être un projet économique et quel que soit le vote, nous devons dès demain reprendre des discussions politiques pour donner un cadre", considère le ministre de l'Economie.
Quel que soit le résultat du référendum qui se tient en Grèce ce dimanche, le ministre de l'Economie appelle à trouver un compromis entre Athènes et ses créanciers, soulignant la co-responsabilité des acteurs dans cette crise.

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a estimé dimanche à l'occasion des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence qu'il fallait trouver un compromis pour la Grèce et ne pas se réfugier derrière l'action de la Banque centrale européenne (BCE). Les Grecs se rendent aux urnes ce dimanche pour se prononcer sur le plan de sauvetage "argent frais contre réformes" soumis par les créanciers du pays lors d'un référendum à l'issue incertaine, qui pourrait ouvrir la voie à une sortie du pays de la zone euro.

"Ne pas faire le traité de Versailles de la zone euro"

"Même si le non grec devait l'emporter, notre responsabilité dès demain ce sera de ne pas faire le traité de Versailles de la zone euro", a jugé Emmanuel Macron . "La situation de la zone grecque nous l'avons co-produite (...) Il faut être exigeant et trouver un compromis pour la Grèce sur la base des réformes, de la soutenabilité de la dette, d'évolution des finances dans le temps. Nous aussi nous devons faire des efforts", a-t-il ajouté.

"La zone euro, c'est un projet politique"

Auparavant, Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE avait répété que l'institution utiliserait des mesures supplémentaires si cela s'avérait nécessaire alors que la crise grecque est montée d'un cran cette semaine.

"Il ne s'agit pas de se réfugier derrière la BCE ou d'autres, ils font déjà plus que leur travail", a toutefois considéré Emmanuel Macron. "La zone euro, c'est un projet politique avant d'être un projet économique et quel que soit le vote, nous devons dès demain reprendre des discussions politiques pour donner un cadre", a-t-il insisté.

Deux formes de populisme

Quant aux raisons qui ont mené à l'impasse actuelle, le ministre de l'Economie considère : "Nous sommes face à deux formes de populismes, celui qui dit tout le problème vient de l'Europe et celui qui dit tout le problème vient de la Grèce. Il faut lutter contre ces deux populismes, par plus de responsabilité pour le premier et plus de solidarité pour le second."

S'il estime que la chancelière Merkel ne se trouve pas dans le second camp, il juge néanmoins qu'"il y a des responsables politiques dans tous les pays en Europe
qui tiennent un discours irresponsable sur la Grèce", sans citer de nom.