
Pour une fois, Alexis Tsipras se montre d'accord avec le FMI. Après s'être félicité de la publication jeudi du rapport du Fonds monétaire international (FMI) allant dans le sens de ses propos, le Premier ministre grec a souhaité vendredi 3 juillet, lors d'une allocution télévisée, "une décote de 30% de la dette grecque" et "une période de grâce de 20 ans" pour assurer "la viabilité de la dette" de son pays.
Il n'a pas pour autant manqué de déplorer que cette position de l'institution "n'ait jamais été présentée par les créanciers (à Athènes) pendant les cinq mois de négociation" sur la poursuite de l'aide financière au pays.
Des besoins de financement atteignant 50 milliards
Le rapport, dévoilé abruptement jeudi par le FMI, à trois jours d'un référendum crucial en Grèce, a évalué au total à 50 milliards d'euros les besoins de financement de la Grèce entre octobre 2015 et octobre 2018, sur fond de prévision de croissance drastiquement abaissée cette année (de 2,5% à 0%). Selon l'institution, l'aggravation de la crise en Grèce va obliger les Européens à débourser 36 milliards d'euros supplémentaires d'aide et à alléger la dette du pays même en cas de victoire du oui au référendum.
Outre les 36 milliards d'argent frais, les Européens sont appelés par l'institution de Washington à considérablement alléger le fardeau de la dette grecque. Ils devraient ainsi repousser les échéances de remboursement des créances en "doublant" la durée de vie de leurs obligations existantes et futures et la période de grâce sur les intérêts, exhorte le FMI.
L'UE appelée à "prendre du recul"
Cela fait plusieurs semaines que le Fonds tente sans succès d'obtenir un engagement formel des Européens sur le sujet d'une dette qui atteint environ 176% du PIB. Samedi dernier, lors d'une réunion de l'Eurogroupe, la directrice générale du FMI Christine Lagarde avait ainsi appelé l'UE "à prendre du recul" et à aborder ce problème mais elle s'était heurtée à une opposition frontale, a confié à l'AFP une source proche des négociations.
En novembre 2012, les créanciers de la Grèce, s'étaient engagés à réduire la dette grecque, à condition que le pays remplisse des réformes réclamées pour assainir son économie. La Grèce avait toujours évoqué cet accord pour bénéficier la restructuration de la dette mais faute de remplir ses obligations, elle se l'est vu constamment refuser. Les Européens notamment craignent de froisser leurs opinions publiques en consentant aux Grecs réductions et aménagements.
(Avec AFP)
Sujets les + commentés