Crise migratoire : "Mon foutu devoir est que cette Europe trouve un chemin ensemble" (Merkel)

Par latribune.fr  |   |  403  mots
"Pouvez-vous sérieusement croire que les pays de l'Euro ont combattu jusqu'au bout pour que la Grèce reste dans l'Euro [...] pour qu'un an plus tard, au final, on laisse pour ainsi dire la Grèce plonger dans le chaos?", a lancé la chancelière allemande.
De moins en moins populaire dans son pays, la chancelière allemande Angela Merkel espère que les discussions programmées entre les dirigeants européens et la Turquie le 7 mars, puis le sommet européen sur l'immigration des 18-19 mars permettront de sortir l'Europe de l'impasse et de la course au rétablissement des frontières.

En pleine crise des réfugiés, Angela Merkel défend avec force de conviction la politique d'accueil de l'Allemagne. "Mon foutu devoir et mon obligation est que cette Europe trouve un chemin ensemble", a-t-elle lâché avec une verve inhabituelle lors d'une émission télévisée sur la chaîne publique ARD diffusé dimancge 28 février.

"Pouvez-vous sérieusement croire que les pays de l'Euro ont combattu jusqu'au bout pour que la Grèce reste dans l'Euro [...] pour qu'un an plus tard, au final, on laisse pour ainsi dire la Grèce plonger dans le chaos?", a lancé la chancelière allemande.

Près de 70.000 migrants et réfugiés pourraient se retrouver "piégés" sur le territoire de la Grèce dans les semaines à venir en raison du renforcement des contrôles imposés à leurs frontières par des Etats des Balkans (dont très récemment la Macédoine) et d'Europe centrale, selon le ministre grec de la Migration. Environ 22.000 sont actuellement dans le pays.

"Pas de plan B" à l'accord conclu avec la Turquie

La Grèce est une porte d'entrée en Europe pour les migrants, notamment les Syriens fuyant la guerre et venant de Turquie, et qui veulent obtenir le statut de réfugiés. Pour la majorité d'entre eux, l'Allemagne est la destination finale.

     | Lire Crise des migrants : l'Allemagne propose un marché à la Grèce

De moins en moins populaire dans son pays, qui a accueilli 1,1 million de demandeurs d'asile l'an dernier, Angela Merkel espère que les discussions programmées entre les dirigeants européens et la Turquie le 7 mars, puis le sommet européen sur l'immigration des 18-19 mars permettront de sortir l'Europe de l'impasse et de la course au rétablissement des frontières. La chancelière allemande a insisté sur le fait qu'il n'y avait selon elle pas de "plan B" à l'accord conclu entre Bruxelles et Ankara pour réduire l'afflux de migrants. Insistant sur le fait que le problème ne pourra pas se résoudre "en fermant unilatéralement les frontières", elle a déclaré :

"La responsabilité de l'Allemagne est que ce problème soit réglé avec tous les pays et non pas aux dépens d'un pays. C'est ce que nous avons fait durant la crise de l'Euro et nous devons faire de même avec la crise des réfugiés."

(avec Reuters et AFP)