Echéance du 30 juin de la Grèce : Lagarde exclut toute "période de grâce"

Par latribune.fr  |   |  477  mots
"Si le 1er juillet ce n'est pas payé, ce n'est pas payé", a déclaré Lagarde lors d'une conférence de presse à Luxembourg, avant une réunion de la zone euro consacrée à la Grèce. (Photo: Yanis Varoufakis et Christine Lagarde, jeudi 18 juin 2015)
La directrice générale du Fonds monétaire international a démenti l'hypothèse qui circulait ces derniers jours, rappelant fermement que l'échéance à laquelle la Grèce doit rembourser 1,5 milliard d'euros est bien le 30 juin.

Le FMI n'entend pas faire de concessions. La Grèce doit absolument rembourser l'argent qu'elle lui doit le 30 juin, sous peine d'être en défaut de paiement, a affirmé jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.

"J'ai une échéance le 30 juin. Il n'y a pas une période de grâce. Si le 1er juillet ce n'est pas payé, ce n'est pas payé", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Luxembourg, avant une réunion de la zone euro consacrée à la Grèce, évoquant sinon "un arriéré de paiement" pour le pays.

Ouverture sur la question des retraites

Christine Lagarde a ainsi démenti l'hypothèse que le FMI ne prendrait pas acte tout de suite d'un éventuel retard de la Grèce à payer, lui donnant ainsi un peu plus de temps, évoquée par les médias économiques ces derniers jours. Le 30 juin, la Grèce doit lui rembourser quelque 1,5 milliard d'euros, alors que les caisses sont vides et que le versement au pays de 7,2 milliards d'euros par ses créanciers, UE et FMI, est en suspens depuis des mois en raison d'un désaccord sur les économies budgétaires à réaliser et les réformes à mettre en place.

La directrice du fonds s'est toutefois dite ouverte au dialogue quant à la question des retraites, qui constitue l'un des principaux points d'achoppement entre Athènes et ses créanciers. Alors qu'Athènes accuse ses créanciers, en particulier le FMI, de vouloir imposer des coupes dans les retraites les plus modestes, elle a déclaré:

"Les petites retraites doivent être préservées."

"La balle est exclusivement dans le camp des Grecs"

Du côté européen, le patron de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, a pour sa part souligné jeudi à Luxembourg, avant le début de la réunion des ministres des Finances:

Le "prochain pas, en vue d'un accord viable et crédible, doit venir de la partie grecque".

"J'espère qu'ils vont venir avec plus de propositions pour qu'on puisse conclure, mais je suis très pessimiste" sur un accord dès jeudi, a-t-il ajouté.

"Nous étudierons toute proposition alternative, mais elle doit être crédible, avoir du sens", a insisté Jeroen Dijsselbloem.

"La réunion commence, il nous faut des propositions, sinon de quoi allons-nous parler ? La balle est exclusivement dans le camp des Grecs", a renchéri le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.

"Remplacer une discorde coûteuse par un consensus efficace"

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, n'a toutefois pas parlé de nouvelles propositions, se limitant à annoncer à son arrivée au Luxembourg:

"Aujourd'hui, nous allons présenter les idées du gouvernement grec.".

Et Varoufakis d'ajouter, de manière plutôt sybilline:

"L'objectif est de remplacer une discorde coûteuse par un consensus efficace."

(Avec AFP)