L'Eurogroupe exige de nouvelles propositions de réformes de la Grèce

Par latribune.fr  |   |  756  mots
Ce "non" ne signifie pas "une rupture avec l'Europe" mais "le renforcement de notre pouvoir de négociation" avec les créanciers, UE et FMI, a réagi dimanche soir le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Suite à la victoire du "non" aux propositions des créanciers à plus de 60%, les ministres des Finances discuteront de l'avenir de la Grèce, mardi. François Hollande et Angela Merkel ont annoncé qu'ils se réuniront lundi soir à Paris.

Publié le 06/07/2015 à 07:48. Mis à jour le 06/07/2015 à 12:18.

Les résultats définitifs du référendum qui s'est tenu en Grèce dimanche 4 juillet sont tombés dans la nuit. Le "non" aux propositions des créanciers du pays sur de nouvelles mesures de rigueur l'a emporté avec 61,31% contre 38,69%, a fait savoir le ministère de l'Intérieur lundi un peu après minuit. Selon les chiffres publiés après dépouillement de la totalité des bulletins de vote, la participation s'établit à 62,5%.

Dès la fermeture des bureaux de vote et la publication des premiers résultat dimanche en fin d'après-midi, les réactions et les annonces ont suivi en chaîne, définissant le calendrier des prochains jours.

  • Ce "non" ne signifie pas "une rupture avec l'Europe" mais "le renforcement de notre pouvoir de négociation" avec les créanciers, UE et FMI, a réagi dimanche soir le Premier ministre grec Alexis Tsipras. Dans une allocution télévisée, le Premier ministre a également a assuré que son gouvernement était "prêt à reprendre la négociation avec un plan de réformes crédibles et socialement justes" et que "cette fois la question de la dette (publique) sera sur la table". Il a également lancé un message d'unité: "indépendamment de ce que nous avons voté, nous ne faisons qu'un" après le référendum de dimanche.

Lundi, Alexis Tsipras va s'entretenir avec le président de la République hellénique Prokopis Pavlopoulos pour lui demander la convocation du conseil des dirigeants de partis politiques du pays pour discuter de la question de l'accord avec les créanciers.

  • L'ex-Premier ministre grec Antonis Samaras, chef du principal parti d'opposition grec, Nouvelle Démocratie (conservateurs), a annoncé dimanche soir sa démission. Son parti avait fait campagne pour le oui au référendum de dimanche.

Draghi doit se prononcer lundi

  • Dès lundi, les gouverneurs de la BCE vont se réunir a afin de discuter les conséquences de la victoire du "non". Cette rencontre avait été annoncée dès vendredi par le gouverneur de la Banque d'Autriche Ewald Nowotny. Le conseil des gouverneurs de la BCE devra notamment examiner une demande envoyée dimanche soir par la Banque de Grèce, qui souhaite que soit remonté le plafond des aides d'urgence (ELA) accordées à Athènes.
  • Les dirigeants de la zone euro, eux, se réuniront mardi à Bruxelles. Le sommet est prévu à 18h00. Il sera précédé d'une réunion des ministres des Finances de la région le même jour au même endroit, à 11 heures. La tenue d'un tel sommet, confirmée par Donald Tusk, président du Conseil européen, avait été réclamée dans la soirée de dimanche par Angela Merkel et François Hollande.Les ministres des Finances de la zone euro attendent mardi des autorités grecques qu'elles viennent avec "de nouvelles propositions" de réformes et d'économies budgétaires, a annoncé l'Eurogroupe lundi dans un communiqué. "L'Eurogroupe discutera de la situation après le référendum qui s'est tenu en Grèce le 5 juillet. Les ministres attendent de nouvelles propositions de la part des autorités grecques".
  • La chancelière allemande et le président français se sont entretenus au téléphone dimanche soir et doivent se rencontrer lundi à Paris.

L'euro limite son repli en Asie

  • Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui avait fait campagne pour le oui au référendum, s'exprimera officiellement sur le résultat mardi lors d'une session plénière du Parlement européen à Strasbourg. En attendant, il s'est lancé dès dimanche soir, une fois connu le résultat du vote en Grèce, dans des consultations avec les dirigeants "des 18 autres pays de l'union monétaire et des institutions européennes", a précisé la Commission, excluant ainsi la Grèce des interlocuteurs de son président. Lundi, Juncker s'entretiendra lors d'une conférence téléphonique avec Donald Tusk, Jeroen Dijsselbloem et Mario Draghi, patron de la Banque centrale européenne (BCE), ajoute le communiqué de la Commission.
  • Lundi, dans les premiers échanges en Asie, l'euro limitait son repli et remontait au-dessus de 1,10 dollar, après être tombé à 1,0963 dollar dans la foulée des premiers résultats.  Vers 08h00 à Tokyo (1h00 heure française), la monnaie unique européenne valait 1,1025 dollar, contre 1,1107 vendredi vers 23h00 heure française. Elle était descendue jusqu'à 1,0963 dollar un peu plus tôt.

(Avec AFP)