Grèce : les divergences avec les créanciers persistent

Par latribune.fr  |   |  613  mots
"Ne vous inquiétez pas, nous avons déjà payé 7,5 milliards d'euros donc nous continuerons", a déclaré Alexis Tsipras à propos des remboursements dus prochainement par la Grèce.
La réunion qui s'est tenue mercredi soir à Bruxelles entre le Premier ministre grec Alexis Tsipras et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n'a pas encore permis de trouver un accord avec les créanciers sur la crise de la dette grecque. Le gouvernement grec affirme néanmoins rester optimiste.

La rencontre à Bruxelles entre Alexis Tsipras et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n'a abouti à aucune entente. Même si la Commission européenne a pris acte des "progrès accomplis dans la prise en compte des positions réciproques", le gouvernement grec rejette en effet toujours la réduction des prestations sociales et la hausse de la fiscalité réclamées par le FMI et l'Union européenne en échange de nouveaux prêts.

Les créanciers se sont toutefois montrés prêts à faire des compromis, notamment en abaissant leur exigences en termes d'excédent budgétaire primaire. Le projet établi par la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) comporte désormais un objectif d'excédent primaire de 1% du PIB en 2015, de 2% en 2016, de 3% en 2017 et de 3,5% en 2018, selon des hauts fonctionnaires européens au fait du dossier. Ces chiffres sont sensiblement moins élevés que les objectifs d'excédent primaire définis avec le précédent gouvernement grec, qui étaient compris entre 3 et 4,5%,

Un "point de vue réaliste"

Malgré la persistance de ces divergences,  le Premier ministre grec affirme rester optimiste. Jeudi 4 juin, il a en effet estimé qu'Athènes était proche d'un accord avec ses créanciers internationaux.

"Nous sommes très proches d'un accord sur l'excédent primaire. Ce qui veut dire que toutes les parties sont d'accord pour aller de l'avant sans avoir recours aux sévères mesures d'austérité du passé", a affirmé le Premier ministre grec.

En insistant sur la nécessité de garder un "point de vue réaliste", il a ainsi une nouvelle fois exclu la suppression d'une prestation pour les retraités à faibles revenus ou encore une modification de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui, selon lui, se traduirait par une hausse de dix points de pourcentage de la fiscalité sur l'électricité.

"Au bout du compte, je pense que les propositions sur la table seront celles du gouvernement grec", a-t-il poursuivi.

La Grèce remboursera le FMI

Alexis Tsipras a encore ajouté que le pays honorerait le remboursement de 300 millions d'euros dus au Fonds monétaire international (FMI) vendredi. "Ne vous inquiétez pas, nous avons déjà payé 7,5 milliards d'euros donc nous continuerons", a-t-il déclaré à des journalistes à sa sortie du dîner organisé mercredi soir au siège de l'exécutif européen à Bruxelles par Jean-Claude Juncker en compagnie de Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe.

Jean-Claude Juncker organisera une nouvelle réunion de ce type dans les prochains jours selon des sources européennes. Avant la réunion, une source gouvernementale grecque avait affirmé que le Premier ministre grec, Angela Merkel et François Hollande avaient convenu de la nécessité de parvenir à une "solution immédiate" sur la crise de la dette grecque, avec des excédents primaires faibles.

Quatre remboursement avant la fin de juin

Le versement dû au 5 juin est le premier des quatre remboursements que la Grèce doit effectuer au FMI d'ici la fin du mois, pour un montant total de 1,6 milliard d'euros. Un éventuel accord avec ses créanciers permettrait en principe à Athènes, qui n'a plus accès aux marchés internationaux de la dette, de percevoir le solde d'environ 7,2 milliards d'euros des aides prévues par le plan d'aide en cours, censé s'achever le 30 juin.

La Grèce doit un total 320 milliards à ces créanciers, ce qui représente 175% de son produit intérieur brut. Quelque 65% de ces créances sont détenues par les gouvernements de la zone euro et 8,7 milliards d'euros par la Banque centrale européenne.

(Avec Reuters)