Grèce : Tsipras mise sur une "Europe unie"

Par latribune.fr  |   |  545  mots
"Les dirigeants européens doivent avancer en faisant preuve de réalisme, comme le fait depuis trois mois le gouvernement grec en négociant les droits du peuple grec au profit d'une Europe unie", a affirmé Alexis Tsipras.
Le Premier ministre grec, qui doit rencontrer mercredi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, a affirmé être "sûr que les dirigeants européens vont faire ce qu'il faut" afin de trouver un accord sur l'avenir financier de son pays. Pour sa part , la Commission a souligné ne pas s'attendre à une conclusion ce soir.

Il se dit confiant. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui doit rencontrer mercredi 3 juin à Bruxelles le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, afin de parvenir à un accord permettant le déblocage d'une tranche de prêts vitale à la survie financière de son pays, affirme estimer qu'une solution pourra être trouvée avec les partenaires européens.

Avant de s'envoler pour la capitale belge, il a déclaré à la presse:

"Hier soir (mardi), j'ai reçu l'invitation de Jean-Claude Juncker pour aller à Bruxelles discuter avec lui de près, et je l'ai acceptée avec une grande joie".

La rencontre aura lieu à 20h30, heure française, dans les bâtiments de la Commission européenne.

"Réalisme"

"Il faut que nous évitions la division, je suis sûr que les dirigeants européens vont faire ce qu'il faut", a-t-il indiqué.

"Nous avons besoin d'unité (...) les dirigeants européens doivent avancer en faisant preuve de réalisme, comme le fait depuis trois mois le gouvernement grec en négociant les droits du peuple grec au profit d'une Europe unie", a martelé le Premier ministre.

Pas encore de contre-proposition, selon Athènes

Alexis Tsipras a précisé qu'il entend "discuter sur la base de la proposition du gouvernement grec". Il a répété qu'Athènes avait soumis aux créanciers son offre d'accord détaillant les réformes et les mesures budgétaires suggérées, mais qu'il n'avait "pas reçu de commentaire de la part des partenaires" à ce sujet.

Il a ajouté qu'il n'avait pas non plus été destinataire d'une contre-proposition, "comme nous l'entendons dire, de la part des institutions créancières".

La Commission n'attend pas d'accord ce mercredi

"Nous ne nous attendons pas à une conclusion ce soir, c'est une première discussion", a pour sa part souligné lors d'un point de presse le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, pour qui il s'agit juste de l'occasion de "faire le point sur la situation""C'est le moment pour les négociations de se concentrer sur l'essentiel. L'essentiel, ce sont les quelques sujets où il y a toujours des divergences" entre la Grèce et ses créanciers, a-t-il ajouté, rappelant que les discussions se poursuivent à tous les niveaux, technique et politique.

A la rencontre seront aussi présents le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, ainsi que des représentants de la BCE et du FMI, selon une source européenne.

"Des concessions"

Depuis l'accord du 20 février entre le nouveau gouvernement de la gauche radicale d'Alexis Tsipras et les créanciers de la Grèce, l'UE et le FMI, qui a prolongé l'aide au pays jusqu'à la fin juin, Athènes négocie en vue du versement de la dernière tranche des prêts au pays, soit 7,2 milliards d'euros, en suspens depuis près d'un an.

Les créanciers exigent de nouvelles mesures de rigueur, mais le gouvernement grec refuse de continuer la politique d'austérité imposée au pays depuis cinq ans en échange des prêts internationaux. En grande difficulté financière, Athènes a néanmoins admis récemment avoir fait "des concessions" pour arriver à un consensus avec ses partenaires avant la date échéance de l'expiration du plan d'aide fin juin.

(Avec AFP)