Israël : l'Union européenne décide d'un « régime de sanctions » contre le Hamas dès lundi

Par latribune.fr  |   |  583  mots
L'UE avait inscrit en décembre deux hauts responsables de la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif et Marwan Issa, sur sa liste noire. (Crédits : Ralph Orlowski)
Selon le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, ce « régime de sanctions » sera adopté lundi et visera « des individus et des transferts de fonds ». Deux jours plus tôt, l'UE avait ajouté à sa liste « terroriste » Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre.

Alors que le conflit dure depuis plus de trois mois entre Israël et le Hamas, l'UE continue de durcir le ton contre ce dernier. Le Conseil européen des Affaires étrangères a, en effet, annoncé ce jeudi qu'il adoptera, lundi 22 janvier, « un régime de sanctions » à son encontre.

« C'est un régime de sanctions qui vise des individus et des transferts de fonds », a précisé le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, lors d'un point presse au Quai d'Orsay. Il cible le Hamas et certains de ses cadres impliqués dans les attaques sans précédent du 7 octobre contre le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, qui avaient fait 1.140 morts, en grande partie des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes avaient également été prises en otage, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 27 auraient été tuées. Une centaine ont été libérées lors d'une trêve fin novembre.

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Le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza placé sur la liste « terroriste »

Mardi, l'UE avait déjà ajouté à sa liste « terroriste » Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre. Depuis cette décision, l'homme en question est soumis à un régime de sanctions impliquant un gel des fonds et avoirs financiers qu'il détiendrait dans l'UE et une interdiction faite à tout opérateur européen de les financer. Mais celui qui est qualifié de « mort en sursis » par l'armée israélienne et entoure ses déplacements du plus grand secret n'est pas apparu en public depuis octobre.

De même, l'UE avait inscrit en décembre deux hauts responsables de la branche militaire du Hamas, Mohammed Deif et Marwan Issa, sur sa liste noire sanctionnant les personnes ou organisations impliquées dans des actes « terroristes ».

Quant au Hamas, il en fait déjà partie en tant qu'organisation. Le mouvement islamiste palestinien est considéré comme un groupe terroriste par l'UE, mais aussi par de nombreux pays dont les Etats-Unis, le Canada ou Israël.

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Les rebelles Houthis qualifiés d'entité « terroriste » aux Etats-Unis

Du côté des Etats-Unis, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a annoncé, ce jeudi également, avoir décidé de requalifier les Houthis d'entité « terroriste » avec effet dans les 30 jours. Il s'agit de « faire en sorte que le groupe rende des comptes pour ses activités terroristes », a-t-il expliqué.

Cette décision fait suite à une nouvelle attaque contre un navire américain dans le golfe d'Aden au large du Yémen. Les Houthis, en guerre depuis près d'une décennie contre le gouvernement yéménite, multiplient, en effet, les frappes ciblant des navires marchands qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden. Des actions qu'ils disent conduire en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, territoire pilonné et assiégé par l'armée israélienne depuis l'attaque du Hamas en Israël.

« Si les Houthis cessent leurs attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, les Etats-Unis réévalueront cette désignation », a précisé Antony Blinken, alors que Washington avait retiré de sa liste d'« organisations terroristes » les Houthis en février 2021 pour faciliter l'aide humanitaire.

(Avec AFP)