Chapman qualifie le Brexit de "pire calamité" depuis la Guerre et appelle à créer un nouveau parti

Par latribune.fr  |   |  692  mots
Les propos anti-Brexit de James Chapman mercredi ont rencontré un certain écho. Et pour cause : il a été pendant l'année qui a suivi le référendum sur le Brexit de juin 2016 (et jusqu'à sa démission en mai 2017), le bras droit -en tant que chef de cabinet- de David Davis, le négociateur en chef côté britannique de la séparation avec l'Union européenne, celui qui bataille avec Michel Barnier.
Ce partisan du "Remain", ancien chef de cabinet de l'actuel ministre chargé du Brexit David Davis (et au passage, ex-collaborateur du ministre des Finances George Osborne), a décidé de renverser la tendance qui, selon lui, va mener en deux ans le Royaume-Uni à la catastrophe. Et il ne mâche pas ses mots : pour lui, la place des responsables du Brexit est en prison.

La sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne constituera la pire catastrophe pour le Royaume-Uni depuis la Seconde Guerre mondiale, estime l'ancien chef de cabinet de l'actuel ministre chargé du Brexit, David Davis, pour qui il a travaillé jusqu'à l'élection générale anticipée de 2017.

James Chapman a été pendant un an, après le référendum sur le Brexit de juin 2016 et jusqu'à sa démission en mai, le principal collaborateur de David Davis et ses propos ont rencontré mercredi un certain écho.

Renverser la tendance pour éviter la catastrophe

"C'est, j'en ai bien peur, la pire calamité pour notre pays depuis la Guerre", a-t-il dit du Brexit.

Dans un tweet envoyé mardi soir, il a en outre invité des députés "de tous les partis, ayant un peu de sens commun à se rassembler dans un nouveau parti, s'il le faut, et à renverser" la tendance qui va vers un Brexit dans moins de deux ans.

Selon le Guardian, James Chapman n'a pas envoyé qu'un tweet, il s'agit en fait d'une véritable campagne d'opinion sur le réseau social où il interpelle les ministres les uns après les autres à propos de la rupture avec l'UE.

Chapman interpelle les ministres sur la Bérézina qui s'annonce

Il a ainsi tout récemment apostrophé Karen Bradley, la secrétaire d'Etat à la Culture, sur le possible départ des grands radiodiffuseurs américains qui quitteraient Londres pour s'installer à Amsterdam à cause du Brexit. De fait, rapportait The Independant mardi 8 août, les médias internationaux (Discovery Communications, Time Warner, Walt Disney...) étudient les solutions de rechange pour la localisation de leurs activités face à une situation qui leur pose nombre de difficultés. Et ainsi de suite, sur les sujets du transport aérien, de la recherche médicale...

| Lire : Un hard Brexit risque de faire exploser le groupe IAG (British Airways, Iberia, Vueling, Aer Lingus)

Ancien journaliste dans un quotidien de droite pro-Brexit

Avant le référendum, pour lequel il avait fait campagne en faveur du "Remain", James Chapman avait travaillé dans le cabinet du ministre des Finances d'alors, George Osborne.

Et avant cela encore, il avait été rédacteur en chef du service politique du Daily Mail, journal de droite pro-Brexit.

La place des responsables du Brexit est en prison, selon Chapman

En dépit de ce passé dans les rangs des conservateurs, souligne le Guardian, l'ex-spin doctor a un jugement sans concession sur ceux qui ont lancé le mouvement Brexit, et notamment sur Boris Johnson, l'actuel secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth, comme sur Michael Gove, ex-journaliste passé en politique et aujourd'hui secrétaire d'État à l'Environnement, à l'Alimentation et aux Affaires rurales:

Traduction :

"Soyons honnêtes, si nous avions une loi électorale efficace, les meneurs du Brexit seraient aujourd'hui en prison".

Bien évidemment, ces rafales de tweets déclenchent des ripostes enflammées de la part des supporteurs du Brexit, notamment des plus éminents tel Nigel Farage, l'ex leader de l'UKIP, qui demande à Chapman de quel côté il était quand il travaillait pour Davis au département Brexit, ou comme l'un de ses épigones, Michael Heaver qui, hier 9 août, raillait : "Beaucoup de tweets et peu d'action."

Le reste du tweet comprend un jeu de mots entre remainers et moaning, d'où le "remoaners", qui pourrait se traduire par "les pleurnicheurs du Brexit". Sans oublier une certaine vulgarité pour mettre Chapman au défi de rejouer la partie.

(Avec Reuters)

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