L'euro passe sous les 0,99 dollar, une première depuis 20 ans

Par latribune.fr  |   |  667  mots
Depuis le début de l'année, la monnaie européenne ne cesse de s'affaiblir face au dollar. (Crédits : Reuters)
L'euro, chahuté par les incertitudes sur l'économie européenne après l'annonce vendredi de l'arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1 par le russe Gazprom, valait moins de 0,99 dollar ce lundi. Il faut remonter à décembre 2002 pour retrouver un change équivalent. Depuis le début de l'année, la monnaie européenne ne cesse de s'affaiblir face au dollar. Les bourses européennes ouvraient en forte chute ce lundi.

Certes, l'euro, qui vaut 0,9884 ce matin, navigue toujours autour de la parité mais on peut aussi retenir qu'il n'a jamais été aussi bas par rapport à la devise américaine depuis presque vingt ans en décembre 2022. On peut aussi noter que, depuis le début de l'année, la monnaie européenne ne cesse de s'affaiblir face au dollar. Les devises européennes sont plombées par de nouvelles hausses des prix du gaz et l'arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1.

Cette dépréciation de la devise européenne a des répercussions très concrètes sur le prix des importations en France. Beaucoup d'entreprises dépendantes de l'étranger doivent faire face à une explosion de leurs coûts et répercutent une partie de ces hausses sur les prix à la consommation.

Les autres monnaies ne résistent pas non plus

Parallèlement, le dollar ne cesse de se redresser depuis le discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui prône une politique monétaire ferme pour juguler l'inflation.

Tandis que les autres monnaies ne font pas beaucoup mieux que l'euro : le yen a fondu de plus de 20% depuis un an. Début septembre, la livre britannique est brièvement passée sous 1,15 dollar pour la première fois depuis mars 2020. Le peso cubain atteignait dimanche son niveau le plus bas depuis les années 1990 par rapport au dollar américain, au moment où l'île traverse sa pire crise économique en 30 ans. Il faut désormais 150 pesos cubains pour acheter un dollar américain - ou un euro - sur le marché noir, selon El Toque, un média indépendant considéré comme illégal à Cuba, qui publie la cotation des principales devises.

Les bourses européennes dévissent

L'arrêt complet du gazoduc Nord Stream fait aussi du mal aux bourses européennes. La place financière allemande, pays où l'économie est la plus dépendante au gaz russe, plongeait lundi matin, à l'ouverture, de 2,67%. Milan (-2,32%) et Paris (-2,08%) suivaient, mais Londres, moins sensible, ne reculait que de 0,87%.

Des résultats qui sont dans la lignée de la semaine dernière. Sur l'ensemble de la semaine passée, la cote parisienne avait reculé de 1,70%.

Parmi les points positifs de la semaine écoulée pour les investisseurs, le prix du gaz avait nettement reflué, chutant de plus d'un tiers pour finir à 210 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais.  Il avait frôlé son record historique de 345 euros le mégawattheure le 26 août. En début d'année, il évoluait autour des 70 euros.

Une augmentation du prix du gaz de 30% ce lundi matin

La tendance sur le marché du gaz s'est inversée brutalement, après la décision de Gazprom de « complètement » arrêter le gazoduc Nord Stream. Le prix de référence du gaz en Europe a grimpé de 30%, jusqu'à 272 euros le mégawattheure lundi à l'ouverture du marché, regagnant une grande partie du terrain cédé la semaine dernière

« L'Europe a fait un très bon travail au cours des deux derniers mois en maintenant des niveaux élevés de stockage de gaz et en diversifiant les importations, mais si la Russie ne fournit plus de gaz, il est probable que nous ne pourrons pas passer l'hiver sans restrictions ou rationnements notable », écrivent les analystes de la Deutsche Bank.

Par ailleurs, les investisseurs attendent ce lundi les conclusions d'une réunion des pays de l'Opep treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie. Ils devraient se contenter d'une modeste hausse de leurs objectifs de production, certains experts évoquent même une réduction pour soutenir les cours qui ont baissé ces dernières semaines.

 (Avec AFP)