La BCE demande aux banques grecques de ne plus acheter de dette d'Athènes

Par latribune.fr avec AFP  |   |  337  mots
La BCE a arrêté début février d'accepter de la part des banques leurs obligations souveraines grecques comme garanties dans ses opérations hebdomadaires de prêts, importante source de financement pour elles.
La Banque centrale européenne estime que la dette du pays fait peser un risque sur les établissements financiers grecs, a indiqué mercredi à l'AFP une source au fait du dossier. Or, ces derniers permettent à Athènes de se maintenir à flot financièrement...

La BCE, chargée depuis novembre 2014 de la supervision des banques européennes en sus de son mandat de politique monétaire, met désormais la pression sur les établissements financiers grecs.

Elle s'émeut du "risque que le bilan (des banques grecques) soit plombé par des actifs de mauvaise qualité", a expliqué une source au fait du dossier à l'AFP, mercredi 25 mars. L'institution a intimé aux banques "de ne pas augmenter leur risque" dans une "communication" cette semaine. Elle leur demande notamment d'arrêter d'acheter de la dette d'Athènes."C'est quelque chose à prendre au sérieux", de la part des banques, a précisé la source, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat.

Le Financial Times et le Wall Street Journal avaient auparavant fait état d'une lettre envoyée mardi 24 mars aux banques hellènes. La BCE n'a pas commenté ces informations.

Athènes écoule ses bons du trésors auprès des banques grecques

C'est principalement auprès des banques grecques qu'Athènes écoule les bons du trésor émis à intervalles réguliers, qui lui servent à rembourser les précédents et à se maintenir à flot financièrement, alors que les caisses de l'Etat sont presque à sec. Mais la dette grecque est considérée comme un investissement "pourri" par les agences de notation.

Par ailleurs, la BCE a arrêté début février d'accepter de la part des banques leurs obligations souveraines grecques comme garanties dans ses opérations hebdomadaires de prêts, importante source de financement pour elles. Avant cette date, les banques grecques bénéficiaient d'un régime de faveur leur permettant d'apporter ces titres en garantie, mais les incertitudes entourant l'avancement d'Athènes dans ses réformes depuis l'arrivée au pouvoir fin janvier du gouvernement d'Alexis Tsipras ont conduit l'institution à faire sauter ce dispositif.

Les banques grecques se refinancent à l'heure actuelle auprès de la banque centrale du pays, avec des prêts d'urgence, plus chers pour elles, dans le cadre d'un mécanisme appelé ELA et approuvé par la BCE.