La croissance de l'Espagne a été cinq fois supérieure à la moyenne de la zone euro en 2023

Par latribune.fr  |   |  598  mots
17 milliards d'euros ont été débloqués l'an dernier pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages. Sans cela, le déficit espagnol « aurait atteint 2,5% » du PIB. (Crédits : JON NAZCA)
L'Institut national des Statistiques (INE) a confirmé mardi que la croissance de l'économie espagnole avait atteint 2,5% en 2023 par rapport à l'année précédente, soit un chiffre supérieur aux prévisions du gouvernement de gauche, de la Banque d'Espagne et de l'OCDE. En France, elle avait été de +0,9%.

Quand on se compare, on ne se console pas toujours. En 2023, avec 2,5%, le taux de croissance de l'Espagne a été cinq fois supérieur à la moyenne de la zone euro. Dans un communiqué, l'Institut national des Statistiques (INE) a confirmé mardi que la croissance de l'économie espagnole avait atteint 2,5% en 2023 par rapport à l'année précédente. L'INE entérine sa première estimation, publiée le 30 janvier, confirmant ainsi le dynamisme de la quatrième économie de la zone euro, qui détonne par rapport à l'atonie des pays européens voisins.

Pour rappel, l'an passé, la croissance française s'est, elle, laborieusement stabilisée à +0,9%.

Une croissance dopée par le tourisme

Le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez tablait sur une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 2,4%, alors que l'OCDE et la Banque d'Espagne avaient revu à la hausse l'automne dernier leurs hypothèses de croissance, à 2,3%, compte-tenu des bons résultats enregistrés durant l'été par le secteur touristique. Le pays a reçu l'an dernier un nombre record de 85,1 millions de touristes internationaux, soit 18,7% de plus qu'en 2022. Motif de satisfaction supplémentaire pour l'Espagne : les dépenses des touristes étrangers ont augmenté de 24,7%, atteignant le niveau record de 108,6 milliards d'euros, contre 91,9 milliards en 2019, dernière année avant la pandémie. D'après l'organisation patronale Exceltur, cette dynamique devrait en effet se poursuivre cette année, avec un niveau de recettes touristiques nationales et internationales attendu autour de 200 milliards d'euros.

La demande intérieure a contribué à hauteur de 1,7 point à la croissance enregistrée en 2023, contre 0,8 point pour la demande extérieure, précise l'INE, des chiffres qui correspondent à ses premières estimations du 30 janvier. « L'année s'est terminée avec de très bons chiffres (...) et avec un dernier trimestre durant lequel la croissance s'est accélérée », se félicitait au début du mois le ministre de l'Économie, Carlos Cuerpo, dans une interview au quotidien Expansión.

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Le gouvernement veut réduire son déficit public à 3% du PIB

Et alors que la France vient d'annoncer que son déficit public a atteint 5,5% du PIB en 2023, le gouvernement espagnol a confirmé la semaine dernière vouloir le sien à 3% cette année. Cet objectif sera atteint sur la base des équilibres de recettes et de dépenses de 2023, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez ayant renoncé à présenter un projet de loi de finances pour 2024 en raison de la situation politique, notamment les rivalités au sein de sa majorité. Le déficit public espagnol a été ramené l'an dernier à 3,7% du produit intérieur brut. Ce chiffre est meilleur que l'objectif de 3,9% initialement fixé par le gouvernement.

Depuis la pandémie, qui avait entraîné une envolée du déficit à 10,1% du PIB en 2021, le décalage entre les dépenses et les recettes publiques s'est réduit de « 6,4 points », soit l'équivalent de « 60 milliards d'euros », a souligné la ministre du Budget María Jesús Montero ». Il s'agit « de la plus grosse réduction du déficit de notre histoire », a poursuivi la numéro deux du gouvernement en précisant que cette baisse avait été atteinte malgré d'importantes dépenses pour atténuer les effets de l'inflation. Selon les calculs du gouvernement, 17 milliards d'euros ont été débloqués l'an dernier pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages, rogné par la hausse des prix. Sans cela, le déficit espagnol « aurait atteint 2,5% » du PIB, selon la ministre.

(Avec AFP)