Bonne nouvelle pour les Espagnols : l'inflation a de nouveau baissé en février. La hausse générale des prix a atteint +2,8% sur un an, d'après une estimation provisoire publiée par l'Institut national des statistiques (INE) ce jeudi. Soit 0,6 point de moins qu'en janvier (+3,4%), qui avait été marqué par un léger rebond après quatre mois consécutifs de ralentissement (+3,5% en septembre et octobre, +3,2% en novembre et +3,1% en décembre). C'est en tout cas bien en dessous du +6% enregistré en février 2023.
Ce taux confirme ainsi le retour progressif de l'inflation vers un niveau jugé acceptable par les économistes, après le pic de 10,8% enregistré durant l'été 2022, quelques mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'objectif étant toujours de le descendre dans la cible 2%, fixée par la Banque centrale européenne (BCE), qui mène pour cela une politique de resserrement monétaire depuis plus d'un an et demi.
Les prix alimentaires se stabilisent
Selon l'INE, la décélération de février s'explique par la baisse des prix de l'électricité, mais aussi par la stabilisation des prix de l'alimentation, qui avaient fortement augmenté voilà un an.
L'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte des prix de l'énergie et qui est corrigée des variations saisonnières, a pour sa part ralenti de 0,2 point pour atteindre 3,4% en glissement annuel.
Quant à l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCA), qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, il a atteint 2,9%, contre 3,5% en janvier.
L'Espagne n'est d'ailleurs pas le seul pays à avoir vu l'inflation diminuer en février. En France aussi, la hausse générale des prix a ralenti. Elle s'affiche à +2,9% sur un an, après +3,1% en janvier, selon les données provisoires communiquées par l'Insee ce jeudi.
Précieuses aides publiques
Le gouvernement espagnol s'affiche en tout cas confiant sur l'avenir. Car dès l'automne 2022, il a instauré des aides au pouvoir d'achat pour ses habitants afin de compenser l'envolée des prix. Avec ces mesures, l'inflation devrait poursuivre « sa tendance à la baisse en 2024 et 2025 », a souligné mi-janvier le ministre de l'Économie Carlos Cuerpo.
Censées ne durer que quelques mois, elles sont aujourd'hui toujours en place. C'est le cas notamment de la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, qui a été maintenue jusqu'au 30 juin prochain. La gratuité des trains de banlieue pour les usagers réguliers disposant d'un abonnement et une réduction de 50% des tarifs des transports urbains ont quant à elles été prolongées sur le reste de l'année.
Des mesures qui ont permis à l'Espagne d'enregistrer une hausse de son produit intérieur brut (PIB) de +2,5% en 2023. Un niveau supérieur aux prévisions, aussi bien du gouvernement que des institutions économiques, et à celui de ses principaux partenaires (la France a connu une croissance de +0,9%, l'Italie de 0,7% et l'Allemagne, au contraire, une contraction de -0,3%).
D'après l'exécutif espagnol, la croissance devrait même se maintenir à un niveau solide en 2024 (+2%), notamment grâce au déploiement du plan de relance européen post-Covid, dont le pays est l'un des principaux bénéficiaires avec 140 milliards d'euros. Une hypothèse jugée optimiste par la quasi-totalité des organismes réalisant des prévisions économiques, à l'image du FMI, qui parie sur une hausse du PIB de +1,7%, et de l'OCDE, qui s'attend à +1,5%.
(Avec AFP)
