La stabilité de la zone euro "menacée" si l'Italie ne tient pas ses engagements sur la dette

Par latribune.fr  |   |  397  mots
"Si le nouveau gouvernement prenait le risque de ne pas respecter ces engagement sur la dette, sur le déficit mais aussi sur l'assainissement des banques, c'est toute la stabilité financière de la zone euro qui serait menacée", a déclaré Bruno Le Maire. (Crédits : Europe 1)
Bruno Le Maire a prévenu que si le nouveau gouvernement issu de la coalition populiste ne respectait pas les engagements financiers du pays, l'ensemble de la zone euro serait fragilisée. Des avertissements "inacceptables" aux yeux du patron de la Ligue Matteo Salvini.

[Article mis à jour à 19h]

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a mis en garde dimanche le prochain gouvernement italien, issu d'un accord entre le Mouvement 5 étoiles (M5S) et la Ligue, parti d'extrême-droite, contre la tentation de ne pas respecter les engagements européens de l'Italie.

"Si le nouveau gouvernement prenait le risque de ne pas respecter ces engagement sur la dette, sur le déficit mais aussi sur l'assainissement des banques, c'est toute la stabilité financière de la zone euro qui serait menacée", a déclaré Bruno Le Maire, invité du Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-CNEWS.

Le dirigeant du mouvement anti-système M5S, Luigi Di Maio, et le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini, doivent présenter lundi au président Sergio Mattarella leur "contrat de gouvernement" qui en finit avec l'austérité et les "diktats" de Bruxelles.

"Chacun doit comprendre en Italie que l'avenir de l'Italie est en Europe et nulle part ailleurs, et pour que cet avenir soit en Europe il y a des règles à respecter", a déclaré Bruno Le Maire. "Les engagements qui ont été pris par l'Italie [...] valent, quel que soit le gouvernement. Je respecte la décision souveraine du peuple italien, mais il y a des engagements qui dépassent chacun de nous", a martelé le ministre.

"Ne pas respecter ces engagements [...] cela veut dire menacer [...] les économies de tous les épargnants européens. Je pense que nos amis italiens n'ont pas envie de faire ça", a-t-il dit.

Avertissements "inacceptables" pour la Ligue

Des propos très mal perçus à Rome. Le patron de la Ligue, Matteo Salvini, a réagi dimanche sur Twitter en jugeant "inacceptables" les avertissements du ministre français de l'Economie.

"Un ministre français "avertit" le futur gouvernement: ne changez rien ou il y aura des problèmes. Encore une invasion de terrain inacceptable", a-t-il écrit sur son compte Twitter dimanche. "Je n'ai pas demandé les votes et la confiance pour continuer sur la route de la pauvreté, de la précarité et de l'immigration: les Italiens d'abord !"

Il a poursuivi devant la presse dans l'après-midi :

"Que les Français s'occupent de la France et ne mettent pas leur nez dans les affaires des autres". Et d'ajouter : "Parlons plutôt de Vintimille et des migrants arrêtés à la frontière."

(avec agences)