Le Brexit a coûté au Royaume-Uni 500 millions de livres par semaine

Par latribune.fr  |   |  482  mots
Le Centre for European Reform (CER) explique que son analyse est basée sur l'étude de 22 pays avancés dont les caractéristiques correspondent à celles de la Grande-Bretagne et qui n'ont pas voté pour quitter l'UE. Ces données ont ensuite été comparées à la performance économique réelle de la Grande-Bretagne depuis le référendum. (Crédits : Yves Herman)
La taille de l'économie britannique est environ 2,5% inférieure à ce qu'elle aurait été si le oui au maintien dans l'UE l'avait emporté, selon une étude publiée dimanche. La croissance économique britannique au premier semestre de cette année a été la plus faible sur six mois depuis le second semestre de 2011.

La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne a coûté 500 millions de livres (560 millions d'euros) par semaine à l'Etat britannique, ce qui efface pour le moment d'éventuelles économies provenant d'un arrêt de ses contributions à Bruxelles, selon les conclusions d'une étude publiée dimanche. Selon le Centre for European Reform (CER), un groupe d'études spécialisé sur l'Union européenne, la taille de l'économie britannique est environ 2,5% inférieure à ce qu'elle aurait été si le oui au maintien dans l'UE l'avait emporté lors du référendum de juin 2016. Les conclusions du CER se fondent sur des données arrêtées à fin juin 2018.

26 milliards de livres par an

Les finances publiques ont été affaiblies de 26 milliards de livres par an, soit l'équivalent de 500 millions de livres par semaine, et ce chiffre ne cesse de croître, indique le CER. Cet organisme, qui se décrit comme "pro-européen" mais sans pour autant être "un partisan inconditionnel de l'UE", explique avoir créé un modèle permettant de voir comment l'économie britannique se serait comportée si le "oui" au maintien dans l'UE l'avait remporté au référendum en 2016.

Le CER explique que son analyse est basée sur l'étude de 22 pays avancés dont les caractéristiques correspondent à celles de la Grande-Bretagne et qui n'ont pas voté pour quitter l'UE. Ces données ont ensuite été comparées à la performance économique réelle de la Grande-Bretagne depuis le référendum. La croissance économique britannique au premier semestre de cette année a été la plus faible sur six mois depuis le second semestre de 2011. Les entreprises, se montrant apparemment prudentes avant le Brexit, réduisent leurs investissements.

Les entreprises craignent un Brexit "dur"

À seulement six mois du départ du Royaume-Uni de l'UE, le 29 mars 2019, on ne sait toujours pas s'il y aura un plan d'accompagnement du Brexit et quelle en sera la teneur. De nombreux chefs d'entreprises et investisseurs craignent que des considérations politiques ne viennent se mettre en travers d'un accord, et que la cinquième puissance économique mondiale ne se retrouve avec un Brexit "dur", sans accord d'accompagnement, ce qui, selon eux, leur serait défavorable.

Lors de la campagne pour le référendum de 2016, les partisans de la sortie de l'UE ont affirmé que la Grande-Bretagne serait gagnante avec un Brexit, car elle n'enverrait plus 350 millions de livres par semaine à l'UE. Ils estiment aussi que la Grande-Bretagne bénéficiera à long terme d'avoir ses propres règles et qu'elle pourra ainsi conclure ses propres accords commerciaux avec des économies à croissance rapide telles que l'Inde et la Chine. Aujourd'hui, l'impact économique du vote sur le Brexit est l'objet d'un débat intense au Royaume-Uni, les partisans et les opposants au départ s'emparant de la moindre information allant dans leur sens pour renforcer leur position.

(Avec Reuters)