Le Portugal ne veut pas de "traitement discriminatoire" pour Barroso après son embauche par Goldman Sachs

Par latribune.fr  |   |  298  mots
Jean-Claude Juncker avait sollicité lundi des "clarifications" à son prédécesseur, lui-même blâmé jusque là pour ne pas avoir suffisamment pris la mesure du problème éthique posé.
Le Premier ministre portugais Antonio Costa a demandé vendredi "des éclaircissements" au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour s'assurer "qu'aucun traitement discriminatoire" n'a été infligé à son prédécesseur José Manuel Barroso, dont l'embauche par la banque Goldman Sachs fait controverse.

"J'ai demandé des éclaircissements au président de la Commission sur la décision prise par rapport à M. Barroso", a déclaré le Premier ministre portugais Antonio Costa, cité par l'agence portugaise Lusa, en marge d'un sommet européen réuni à Bratislava.

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Une explication écrite

"Il faut s'assurer qu'il n'y a aucun traitement discriminatoire" notamment "comparé à d'autres anciens membres de la commission qui seraient dans des situations similaires", a précisé le chef de l'exécutif portugais, ajoutant "attendre une explication par écrit du président Junker".

Dans un courrier rendu public, Jean-Claude Juncker avait sollicité lundi des "clarifications" à son prédécesseur, lui-même blâmé jusque là pour ne pas avoir suffisamment pris la mesure du problème éthique posé.

Le Portugais José Manuel Barroso avait dénoncé le lendemain les critiques et les interrogations sur son intégrité, qu'il juge "sans fondements et complètement imméritées". "Elles sont discriminatoires à mon égard et contre Goldman Sachs", se défend-il.

Des réactions outrées

Le recrutement de José Manuel Barroso, qui a présidé la Commission de 2004 à 2014, avait été accueillie par des réactions outrées et une pétition du personnel de l'UE, s'inquiétant qu'il mette au profit de ce groupe privé la notoriété gagnée dans ses anciennes fonctions publiques.

Le président français François Hollande l'avait qualifié de "moralement inacceptable", rappelant notamment que la banque américaine avait contribué au trucage des comptes publics de la Grèce.

Tout en qualifiant Barroso de "type honnête. C'est un ami", il a également souligné le rôle de Goldman Sachs dans la crise financière de 2007 lors d'une interview par trois jeunes Youtubeurs européens jeudi.


(Avec AFP)