Le reconfinement, une mesure encore rare en Europe

Par AFP  |   |  680  mots
(Crédits : FABRIZIO BENSCH)
La France devient un des seuls pays ou régions en Europe - avec l'Irlande et le Pays de Galles - à choisir de confiner l'ensemble de sa population. Les autres pays ont opté pour des couvre-feux ou de nouvelles restrictions.

Reconfinement général dès vendredi en France, durcissement imminent en Allemagne et en Belgique: l'Europe, "surprise" et "débordée" par la violence de la deuxième vague de coronavirus, s'attend à un mois de novembre très difficile et multiplie les décisions-choc.

"Certains pays comme l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas ont pris plus tôt des mesures plus dures que les nôtres. Pourtant, tous, nous en sommes au même point, débordés par une 2ème vague qui, nous le savons désormais, sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première", a avancé Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 28 octobre. Les autorités françaises redoutent la saturation des services de réanimation, où plus de la moitié des 5.800 lits disponibles sont déjà occupés.

Concrètement, l'Espagne, la Belgique, le Luxembourg, la Slovénie, la Slovaquie et la République tchèque ont décrété des couvre-feux nationaux, tandis qu'en Italie et en Grèce, le couvre-feu est limité à de grandes villes ou à des régions.

La France devient ainsi un des rares pays ou régions en Europe - avec l'Irlande et le Pays de Galles - à choisir de confiner l'ensemble de sa population, l'arme la plus puissante contre la progression foudroyante du virus.

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Pas encore de reconfinement chez les voisins

De nombreux autres pays européens ont pour leur part décrété des couvre-feux, mesure souvent présentée comme un dernier recours avant un reconfinement total.

En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi des mesures drastiques dont la fermeture pour un mois des restaurants et structures de loisir, assorties d'aides jusqu'à dix milliards d'euros pour aider l'économie à amortir le choc.

Les responsables politiques espèrent encore sauver les fêtes de fin d'année bien que la plupart des marchés de Noël, si chers aux Allemands, aient été annulés en raison de la pandémie.

La Belgique, pays du monde où le coronavirus circule le plus intensément, a convoqué vendredi une nouvelle réunion de crise. "Le pire reste encore à venir", a jugé le porte-parole du gouvernement pour le coronavirus Yves van Laethem, partisan d'un nouveau confinement.

"Des mesures plus drastiques s'imposeront peut-être dans les prochains jours", a admis le Premier ministre belge Alexander De Croo.

En Angleterre, le nombre de contaminations double tous les neuf jours, selon une étude publiée jeudi.

Un sommet virtuel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne est prévu jeudi pour faire le point sur la pandémie.

"Chaque jour compte. Il faut maintenant une action déterminée, nécessairement d'envergure européenne, basée sur deux piliers : le testing/tracing, et les vaccins", a fait valoir Charles Michel, le président du Conseil européen.

L'hiver et la "fatigue mentale"

Au Moyen-orient, l'Iran, pays le plus touché par la pandémie, a déploré mercredi 415 nouveaux décès en 24 heures, dépassant le record établi la veille, alors que les hôpitaux sont déjà en difficulté en raison des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis.

Selon les autorités, des patients doivent faire la queue pour avoir accès aux lits dans certains hôpitaux, et le personnel médical accuse la "fatigue mentale et physique" et le manque d'équipements en bon état.

Au Liban, où des records de contamination sont battus quasiment tous les jours ces dernières semaines, plus de 75.000 personnes ont été contaminées dont plus de 600 décès.

En revanche en Israël, après une forte hausse des cas qui a entraîné un confinement général en septembre, la tendance est à la baisse.

L'Amérique demeure le pays du monde le plus gravement touché par le virus, avec 227.673 décès depuis le début de la pandémie, suivi par le Brésil avec 158.456 morts et l'Inde avec 120.010 morts.