Londres veut des garanties pour les Etats de l'UE non membres de la zone euro

Par Romaric Godin  |   |  506  mots
George Osborne, chancelier de l'Echiquier, veut une union avec plusieurs monnaies.
A Berlin, le chancelier de l'Echiquier George Osborne, a demandé que l'UE accepte le principe d'une union avec plusieurs monnaies. Londres ne veut pas s'engager pour la zone euro, mais veut conserver les avantages du marché unique.

Londres demande des garanties permanentes pour les pays qui souhaitent rester dans l'Union européenne sans entrer dans la zone euro. S'exprimant dans une conférence à Berlin, George Osborne, le chancelier de l'Echiquier, équivalent du ministre des Finances, a demandé ce mardi 3 novembre à ce que la zone euro reconnaisse que l'UE « a plus qu'une seule monnaie » et qu'ainsi, on puisse s'assurer que les entreprises des pays qui ne sont pas membres de la zone euro ne soient pas discriminés en raison de leur monnaie.

Protéger les intérêts britanniques

La crainte de Londres est que, la zone euro, de plus en plus intégrée, devienne un « bloc » qui dispose de la majorité qualifiée au conseil européen pour imposer ses choix aux autres pays de l'UE, notamment les règles du marché unique ou les conditions du sauvetage des banques et des pays. Le gouvernement conservateur britannique refuse d'exposer ses contribuables à un risque lié à la zone euro, mais il souhaiterait que ses entreprises, et notamment la City londonienne, continuent à bénéficier des règles du marché unique pour l'ensemble de l'UE. La crainte principale de David Cameron est de voir la zone euro favoriser la place boursière de Francfort plutôt que celle de Londres.

Le « oui » devant d'une courte tête

« Vous avez une zone euro qui fonctionne mieux et nous avons la garantie que les coûts liés à la zone euro ne nous seront pas imposés. Le résultat sera une meilleure Union européenne », a résumé George Osborne. Ces garanties devraient constituer le cœur des négociations entre Bruxelles et Londres dans l'optique du prochain référendum britannique sur le maintien dans l'UE. David Cameron a demandé des « réformes » à l'UE pour qu'il s'engage à faire campagne pour le «oui » au référendum. Le dernier sondage, réalisé par l'institut BMG entre les 22 et 27 octobre donne une légère avance au « oui » avec 41 % contre 39 % au « non » et 20 % d'indécis. Le choix du gouvernement peut donc être décisif.

Changement de traité ?

George Osborne a également demandé un changement important de philosophie de l'UE. Il demande que l'Union ne soit pas une « union qui soit toujours plus forte » (« ever-closer union »). « Franchement, les citoyens britanniques ne veulent pas faire partie d'une telle union », a indiqué George Osborne. « Nous voulons un Royaume-Uni dans une UE réformée, mais ce doit être une UE qui fonctionne mieux pour tous les citoyens de l'Europe », a-t-il conclu. Actuellement, l'euro est la monnaie de l'UE dans les traités. Les Etats qui ne sont pas membres de la zone euro sont officiellement en « attente » de pouvoir le devenir. Seuls le Royaume-Uni et le Danemark dispose d'un « opt-out », autrement dit du droit de ne pas entrer dans l'euro s'ils le désirent. Pour d'autres pays, comme la Suède, il faut contourner les traités, par exemple, en laissant flotter sa monnaie. Il faudrait donc un changement dans les traités pour accepter une « union à plusieurs monnaies. »