Macron préconise un référendum sur l'Europe... au niveau européen

Par Ivan Best  |   |  477  mots
Le ministre de l'Economie souligne la nécessité pour l'Europe de retrouver le temps long, de définir des valeurs et un projet à 15 ans. Mais il devrait être validé par un référendum au niveau européen

Emmanuel Macron, qui tiendra le 12 juillet, à deux jours de l'intervention présidentielle, le premier meeting de son mouvement, défend bien sûr l'idée, largement partagée depuis le Brexit d'une refonte de l'Europe.  Mais comment ? Il préconise à la fois une action de court  et de long terme. Avec l'idée d'une nécessaire regénération démocratique, qui passerait par un référendum sur l'avenir du vieux continent, non pas au niveau de chaque pays, mais via la consultation en même temps de tous les européens.

Quelques pays pourraient prendre des initiatives

Peu importe la géographie retenue -Europe à 27, zone euro-, estime le ministre de l'Economie.  « Nous nous sommes un peu paralysés à considérer qu'il y aurait des géographies interdites » a-t-il souligné ce dimanche lors des rencontres économiques d'Aix. « On a hésité à se réunir en format  zone euro, pour ne pas froisser les britanniques et les polonais, on voit comment ils nous remercient ».

«Quelques pays qui « voudraient prendre des initiatives  ne doivent pas hésiter » estime le ministre. « On ne peut pas attendre les propositions de la commission. Sur le rapprochement de nos fiscalités,  en particulier sociales, la défense, une politique commune d'investissement, quelques Etats membres doivent prendre l'initiative et essayer  de converger ».

 Un budget commun pour la zone euro

 Et d'ajouter « qu'il faut en même temps plus de solidarité et de relance dans la zone euro. "C'est la jambe qui nous manque" dit-il. . "On n'y arrivera pas par la coordination. Il faut plus d'intégration concernant les politiques fiscales et sociales et avoir une politique d'investissement via un budget commun pour la zone euro ».

 Redéfinir notre intérêt commun, des valeurs communes et un projet à 15 ans

 Mais il faudra aller au-delà, à terme.

Pour Emmanuel Macron, il faut «aller au bout de ce qu'est le marché unique » . Mais il ne l'entend pas comme les Anglais, qui ont d'abord considéré « des frontières qu'on devait abattre, qui ont fait du marché unique une aventure ultra-libérale ». Or , « l'ADN du marché unique, c'est des libertés, des coopérations et des solidarités ». Depuis le début des années 90, on a perdu de vue ce tryptique, on a oublié la régulation ».

Et surtout, à terme,

« le défi , c'est de redéfinir notre intérêt commun. Chacun parle de l'Europe en regardant ces intérêts, il faut en sortir. C'est un paradoxe mortifère : on gère le court terme, on ne voit plus l'avenir, il faut retrouver le temps long . En tout état de cause, on ne pourra plus faire avancer l'Europe à l'abri des peuples ».

La solution Macron ?

« Des Conventions démocratiques dans les 27 Etats, qui permettaient de  définir des valeurs communes, un projet à 15 ans ». Puis,  « ensuite un référendum non pas national mais européen ».