Migrants : quelque 10.000 personnes accueillies dimanche en Allemagne

Par latribune.fr  |   |  610  mots
A Munich, à leur descente du train, les migrants étaient dirigés par la police vers des cars et ensuite conduits vers des centres de premier accueil installés dans des bâtiments publics, des hôtels et des casernes.
Berlin et Vienne ont annoncé vendredi l'ouverture de leurs frontières aux migrants bloqués depuis plusieurs jours en Hongrie. Leur arrivée a donné lieu à une mobilisation sans précédent d'une partie de la population allemande.

- Article publié à 11h46, mis à jour à 18h10 -

10.000 migrants dimanche, après 7.000 entrés dans le territoire allemand samedi, selon les estimations de la police fédérale. C'est le bilan de l'ouverture des frontières annoncée par l'Allemagne -avec l'Autriche- vendredi 4 septembre, compte tenu de "la situation d'urgence à la frontière hongroise".

Quelque 6.000 hommes, femmes et enfants, bloqués depuis plusieurs jours en Hongrie, étaient déjà arrivés en milieu d'après-midi dimanche, pour la majorité en Bavière via l'Autriche, et 4.000 autres étaient attendus en fin de journée. Les demandeurs d'asile sont principalement des Syriens fuyant leur pays déchiré par la guerre.

L'Allemagne, pays le plus peuplé d'Europe, s'attend à accueillir cette année le nombre record de 800.000 demandeurs d'asile fuyant la guerre et la pauvreté, soit quatre fois plus que l'an dernier.

Des centaines de personnes pour leur souhaiter la bienvenue

Bien que l'Allemagne ait connu une série de rassemblements et d'attaques xénophobes, l'arrivée des migrants a donné lieu à une mobilisation sans précédent de la part d'une partie de la population, témoigne l'AFP. A Munich, où 6.800 personnes sont arrivées à la gare samedi selon les responsables de Bavière, des dizaines de volontaires, attendant derrière les barrières, applaudissaient et filmaient avec leurs smartphones les nouveaux arrivants qui, à leur descente du train, étaient dirigés par la police vers des cars et ensuite conduits vers des centres de premier accueil installés dans des bâtiments publics, des hôtels et des casernes.

A la gare de Francfort, de la nourriture, de l'eau et des vêtements s'empilaient dans l'attente des nouveaux arrivants, alors que des centaines de personnes s'étaient massées sur les quais samedi soir pour les accueillir. Quand les portières des trains se sont ouvertes, la foule a répété en anglais: "Disons-le haut et fort, les réfugiés sont les bienvenus ici".

Un flux exceptionnel

Cependant, lors d'un entretien téléphonique dimanche matin, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre hongrois Viktor Orban sont convenus "que tant la Hongrie que l'Allemagne devaient respecter leurs obligations européennes", et que le flux observé ce week-end était exceptionnel, a précisé Georg Streiter, porte-parole de la chancelière. Le chancelier autrichien Werner Faymann a pour sa part souligné qu'"une mesure de ce type (l'ouverture des frontières, NDRL) ne peut pas être une solution".

Dimanche, le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung évaluait à 10 milliards d'euros le coût de l'accueil des réfugiés en 2015 en Allemagne, un chiffre lui aussi multiplié par quatre sur un an. La Hongrie a vu affluer quelque 50.000 personnes pendant le seul mois d'août.

Les maires de France conviés au ministère de l'Intérieur

En France entretemps, le gouvernement fait appel aux maires. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, leur a adressé hier une lettre les conviant samedi prochain à la place Beauvau. Il s'agit de coordonner l'accueil des demandeurs d'asile par les communes qui ont déjà exprimé leur intention de se porter volontaires, explique le courrier, publié intégralement par le Journal du dimanche (JDD). Le ministre souhaite que cet accueil, qui "s'inscrit dans la tradition française", soit soutenu et organisé par l'Etat.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, doit pour sa part présenter la semaine prochaine à Strasbourg une nouvelle proposition pour "relocaliser" dans toute l'Europe 120.000 réfugiés supplémentaires, actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie. Selon le journal allemand Welt am Sonntag, l'Allemagne devrait en accueillir 31.000, suivie par la France (24.000) et l'Espagne (près de 15.000).

(Avec AFP)