Missile russe dans son espace aérien : la Pologne déploie quatre chasseurs F-16 à sa frontière avec l'Ukraine

Par latribune.fr  |   |  607  mots
L'armée a fait décoller quatre chasseurs F-16 pour surveiller la frontière avec l'Ukraine. (Photo d'illustration de F-16) (Crédits : LUKASZ GLOWALA)
Vendredi dernier, la Pologne avait dénoncé une « violation » de son espace aérien « par un missile de croisière » russe et avait alors mis en état d'alerte son système de défense antiaérien. Un épisode qui avait ravivé le souvenir du missile ukrainien tombé en novembre 2022 sur le village polonais de Przewodow, près de la frontière avec l'Ukraine et qui avait tué deux civils.

Face à l'intensification des frappes russes, la Pologne se protège. L'armée a, en effet, annoncé, ce mardi, avoir fait décoller quatre chasseurs F-16 pour surveiller la frontière avec l'Ukraine. « Pour assurer la sécurité de l'espace aérien polonais, deux paires de chasseurs F-16 et un avion ravitailleur allié ont été activés », a ainsi indiqué le commandement opérationnel de l'armée polonaise dans un communiqué.

Cette décision fait suite à la série d'attaques russes qui ont frappé l'Ukraine ces derniers jours. Ce mardi, l'armée ukrainienne a d'ailleurs déclenché des alertes aériennes dans tout le pays et averti que des missiles menaçaient d'être lancés par des bombardiers russes. « Danger de missile dans les zones où l'alerte aérienne est en vigueur! Menace de lancements de missiles de croisière à partir d'avions Tu-95MS. Un total de 16 bombardiers stratégiques Tu-95MS sont dans les airs », a communiqué l'armée de l'air sur Telegram. Quelques heures auparavant, l'armée avait prévenu que des bombardiers stratégiques russes se trouvaient dans les airs. Cette nouvelle série « massive » d'attaques aériennes menées par l'armée russe a tué au moins quatre civils et blessé plus de 90 personnes principalement à Kiev et Kharkiv (est).

« Violation » de l'espace aérien polonais

Or, ces attaques inquiètent la Pologne qui a dénoncé, vendredi dernier, une « violation » de son espace aérien « par un missile de croisière », appelant la Russie à « cesser immédiatement ce genre d'opération ». Le ministère des Affaires étrangères a donc convoqué le soir-même le chargé d'affaires de la Fédération russe en Pologne. Dans la note qui lui a été remise, Varsovie a exigé « d'expliquer l'incident de violation de l'espace aérien de la République de Pologne par un missile de croisière et de cesser immédiatement ce genre d'opérations », selon un communiqué du ministère. D'autant que la Pologne avait déjà alerté, plus tôt dans la journée, sur le fait qu'un missile russe soit entré dans son espace aérien avant de le quitter en direction de l'Ukraine. Le système de défense antiaérien polonais avait alors été mis en état d'alerte.

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Cet épisode n'était pas sans rappeler le missile ukrainien tombé en novembre 2022 sur le village polonais de Przewodow, près de la frontière avec l'Ukraine tuant deux civils. L'explosion, sur le site d'une installation de séchage de céréales, près d'une école, à environ 6 km de la frontière ukrainienne, avait eu lieu alors que la Russie menait des frappes massives sur les infrastructures civiles ukrainiennes, dans l'ensemble du territoire d'Ukraine.

Crainte d'une escalade du conflit

La chute de ce missile avait fait craindre que l'Otan soit entraînée dans le conflit dans une escalade majeure de la guerre en Ukraine, la Pologne étant protégée par un engagement de défense collective de l'Alliance atlantique.

Une crainte qui revient puisque vendredi, après la « violation » de l'espace aérien par le missile de croisière russe, les autorités polonaises civiles et militaires ont tenu des réunions d'urgence et le président Andrzej Duda s'est entretenu avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. « L'OTAN est solidaire de notre précieux allié, elle suit la situation. Nous resterons en contact au fur et à mesure que les faits seront établis. L'OTAN reste vigilante », a ainsi déclaré sur X (ancien Twitter) Jens Stoltenberg.

(Avec AFP)