Pays-Bas : un référendum consultatif sera organisé sur l'accord avec l'Ukraine

Par Romaric Godin  |   |  358  mots
Un référendum consultatif aux Pays-Bas dans les 6 mois sur l'accord UE-Ukraine
Une initiative a permis de recueillir 440.000 signatures en faveur d'une consultation populaire sur l'accord d'association UE-Ukraine. Le vote n'est que consultatif, mais pourrait prendre la forme d'un test de popularité pour le gouvernement et l'Europe.

Les Néerlandais seront appelés à se prononcer par référendum sur le traité d'association signé entre l'Union européenne et l'Ukraine. Conformément à une disposition votée l'an dernier par le parlement, il est désormais possible aux Pays-Bas de provoquer un référendum consultatif sur certains sujets lorsque l'on est capable de collecter au moins 300.000 signatures.

Les partis feront campagne

Lancé par un blog, Geenstijl, par un think tank, Forum voor Democratie et par l'association Burgercomite EU, l'appel à signature a permis de collecter 446.000 signatures. Le conseil électoral néerlandais doit à présent vérifier les signatures et organiser le scrutin dans les six mois. Le vote devrait donc se tenir durant la présidence néerlandaise de l'UE qui débute le 1er janvier.

D'ores et déjà, les partis politiques ont commencé à prendre position sur le sujet. La coalition au pouvoir, formée de Travaillistes et de Libéraux, mais aussi deux importants partis d'opposition : les Chrétiens-démocrates du CDA et les Libéraux de gauche du D66 ont appelé à soutenir la ratification du texte qui a déjà eu lieu au parlement. En revanche, le Parti socialiste (SP), parti de gauche anti-austéritaire ainsi que le parti d'extrême-droite xénophobe PVV de Geert Wilders, ont appelé à rejeter le texte. Geert Wilders a même annoncé qu'il fera campagne pour le « non. »

Un gouvernement impopulaire

Les Néerlandais, on s'en souvient, avait rejeté en 2005 le projet de constitution pour l'Europe. L'actuelle coalition au pouvoir est devenue très impopulaire en raison de sa politique d'austérité. Dans le dernier sondage, elle ne recueillerait plus que 30 sièges contre 79 en 2012. A l'inverse, le PVV est donné à 30 sièges seul contre 15 en 2012. Le SP, lui, est donné à 17 sièges contre 15 en 2012. Ce scrutin sera donc un test de popularité pour le gouvernement et l'engagement européen des Pays-Bas. Davantage que sur le traité lui-même. Si la participation dépasse 30 %, le gouvernement sera contraint, en cas de « non » de « réexaminer » le sujet. Mais il peut fort bien ne pas prendre en compte le résultat et passer outre ce référendum.