Plus de 3.400 migrants secourus samedi en Méditerranée

Par latribune.fr  |   |  707  mots
217 personnes ont été sauvées par un patrouilleur de la marine française envoyé pour renforcer le dispositif européen en Méditerranée, à la suite d'une série de naufrages meurtriers en avril.

Un total de 3.427 migrants ont été secourus samedi en mer, principalement au large de la Libye, dont 217 par un patrouilleur de la marine française envoyé pour renforcer le dispositif européen en Méditerranée, à la suite d'une série de naufrages meurtriers en avril.

Sans constituer un record, ce bilan est l'un des plus élevés de ces dernières années pour une seule journée. Lors de leurs deux dernières journées "très chargées", les gardes-côtes italiens avaient coordonné les secours de 3.791 migrants le 12 avril et de 2.850 le 13 avril.

Naufragés et passeurs remis aux autorités italiennes


Engagé dans l'opération coordonnée par les gardes-côtes italiens, le patrouilleur "Commandant Birot" était parti en début de semaine dernière, avec du matériel médical et sanitaire, pour renforcer le dispositif de surveillance européen Triton mis en place pour faire face à l'afflux de bateaux de migrants.
 Il a porté secours à trois embarcations, mettant leurs 219 passagers en sûreté. Deux d'entre eux sont soupçonnés d'avoir été des passeurs, a expliqué la préfecture maritime française de la Méditerranée, précisant que les naufragés et les passeurs allaient être "remis aux autorités italiennes".

Les passagers de 16 embarcations sauvés


En Italie, les gardes-côtes ont annoncé tard samedi soir avoir coordonné depuis leur quartier général à Rome le secours de 16 embarcations dans la seule journée de samedi, pour un total de 3.427 passagers recueillis.

En plus du patrouilleur français, les opérations de samedi ont mobilisé quatre navires des gardes-côtes italiens, deux navires de la marine italienne, deux cargos, deux navires de la police douanière italienne et deux remorqueurs.

La marine militaire a en particulier annoncé sur Twitter que sa frégate Bersagliere avait secouru 778 migrants et son patrouilleur Vega 675 autres.

Certains des migrants secourus sont attendus dans la nuit sur l'île italienne de Lampedusa, la plus proche des côtes africaines, tandis que la plupart des autres devraient arriver dimanche soir en Sicile ou dans le sud de l'Italie.

Selon les gardes-côtes italiens, le patrouilleur français devrait débarquer ses migrants dans un port de Calabre.


Un navire "privé" à la disposition des secours


Plusieurs centaines de migrants, essentiellement africains mais aussi pour beaucoup syriens, débarquent ainsi chaque jour sur les côtes italiennes après avoir été secourus par la marine ou les gardes-côtes italiens.

A la suite d'une série de naufrages ayant fait plus de 1.200 morts en avril, les dirigeants européens réunis en sommet extraordinaire le 23 avril ont décidé de renforcer la présence de l'UE en mer en triplant le budget de l'opération Triton, qui était jusqu'alors de 3 millions d'euros par mois.

Coordonnée par l'agence européenne pour la surveillance des frontières Frontex, Triton a été lancée en novembre 2014 pour supplanter "Mare Nostrum", l'opération italienne de secours bien plus ambitieuse instaurée un an plus tôt.
 L'UE cherche aussi à obtenir l'aval des Nations unies pour combattre les passeurs, qui prospèrent sur fond de chaos en Libye. Une éventuelle intervention compliquée par la situation dans ce pays où deux gouvernements et parlements se disputent le pouvoir.

Les organisations humanitaires plaident de leur côté pour un meilleur accueil des réfugiés fuyant les pays en guerre et soulignent que si la communauté internationale parvenait à fermer la route libyenne, ce qui est loin d'être acquis, une autre route s'ouvrirait ailleurs. Les ONG Médecins sans frontières (MSF) et Migrant offshore aid station (Moas) ont annoncé samedi le début de leur propre opération de sauvetage, avec un navire qui a appareillé samedi de Malte pour se mettre pendant six mois à la disposition des secours.

Le "MV Phaenix", équipé d'un drone sophistiqué pour repérer les embarcations en détresse, est l'unique navire privé engagé dans cette action, même si les gardes-côtes font régulièrement appel à des cargos de passage pour porter secours aux migrants lorsqu'aucun bateau de secours ne se trouve sur zone.

L'an dernier, il avait participé au sauvetage de 3.000 personnes lors d'une première opération de deux mois.