S&P relève la note de l'Espagne

Par latribune.fr  |   |  403  mots
Une large partie de la population dit ne pas sentir les effets de la reprise économique amorcée depuis 2013.
L'agence de notation américaine a relevé d'un cran la note souveraine de Madrid, passant de BBB à BBB+, assorti d'une perspective stable. S&P a salué les réformes du travail qui ont amélioré la compétitivité du pays.

L'agence de notation financière Standard and Poor's a relevé vendredi 2 octobre d'un cran la note de la dette à long terme de l'Espagne, de "BBB" à "BBB+", saluant les réformes du marché du travail, à moins de trois mois d'élections législatives.

Cette note est assortie d'une perspective stable, selon un communiqué. "L'économie espagnole a bénéficié à deux reprises de réformes du travail depuis 2010, qui ont amélioré la compétitivité des exportations et du secteur des services", relève SP.

Une croissance soutenue

L'agence de notation table sur une progression du Produit intérieur brut (PIB) de la quatrième économie de la zone euro de 2,7% entre 2015 et 2017, contre 2,2% dans ses dernières prévisions remontant à avril, ce qui correspondrait à une croissance du PIB nominal (non corrigé de l'inflation) de 4%.

"L'économie espagnole est plus ouverte qu'il y a sept ans", lorsque l'éclatement de la bulle immobilière l'a fait plonger dans sa plus grave crise depuis l'avènement de la démocratie après la mort du dictateur Franco en 1975, relève SP.

L'accès à des sources de financement est aussi devenue plus facile pour les banques et les entreprises espagnoles, poursuit l'agence de notation.

L'économie est repartie de l'avant en 2014 avec une hausse du PIB de 1,4%. Cette reprise devrait se consolider avec une progression de 3,3% cette année et de 3% en 2016, selon les prévisions du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.

Le gouvernement sur le grill

Il a mené une politique de rigueur depuis son arrivée au pouvoir en 2011, remporté à une large majorité quand l'électorat avait sanctionné le gouvernement socialiste pour sa gestion de la crise qui avait éclaté en 2008.

M. Rajoy est de nouveau tête de liste du Parti populaire (PP) pour les prochaines élections législatives du 20 décembre. Mais son parti est menacé de perdre la majorité absolue au parlement, voire le pouvoir.

Le chômage a beaucoup baissé, mais reste au-dessus de 22%

Une large partie de la population dit ne pas sentir les effets de la reprise économique amorcée depuis 2013. Le chômage dépasse encore 22% de la population active, le taux le plus élevé dans l'Union européenne derrière la Grèce.

Le poids de la dette publique reste aussi très lourd. Elle devrait s'élever à 98,9% du PIB en 2015, contre 92,1% en moyenne dans la zone euro à fin 2014, selon les projections du gouvernement.

(Avec AFP)