Zone euro : pour Dombrovskis "aucun élargissement n'est à attendre"

Par latribune.fr  |   |  427  mots
L'ancien Premier ministre letton et vice-président de la Commission européenne pense que la crise grecque a contribué à dissuader encore davantage les pays membres de l'UE à adopter la monnaie unique.
Le vice-président de la Commission européenne a affirmé qu'aucun nouveau pays n'adopterait l'euro prochainement, sous l'effet de la perte d'attractivité de la monnaie unique et, pour partie, de la crise grecque.

Alors que la menace d'un Grexit - une sortie de la Grèce de la zone euro - s'est fait de plus en plus forte cet été, la question de l'adoption de la monnaie unique se fait quant à elle de plus en plus lointaine pour l'ensemble des pays membres.  En effet, à en croire le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombroskis:

"Dans les prochaines années, aucun élargissement de la zone euro n'est à attendre", a déclaré, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt, Valdis Dombrovskis, également commissaire européen chargé de l'euro.

Et ce, alors même que les pays membres s'engagent, à terme, dès leur adhésion à l'UE à adopter la monnaie unique.

Une "salle d'attente" quasiment vide

"Avant qu'un pays n'adopte (l'euro), il faut au préalable qu'un taux de change fixe soit établi par rapport à l'euro. Ce mécanisme est la salle d'attente de la zone euro. Or, à l'heure qu'il est, aucun membre de l'UE ne s'y trouve, à l'exception du Danemark qui est un cas spécial", le pays ayant négocié une clause d'exemption, a poursuivi Valdis Dombrovski.

Le responsable européen indique toutefois que la Bulgarie et la Roumanie ont exprimé leur intérêt à entrer dans cette "salle d'attente" de l'euro. En revanche, le nouveau gouvernement conservateur polonais devrait se montrer "plus réservé" sur la question. Et si en définitive la taille de la zone euro semble devoir rester la même dans les années à venir, la question la plus pressante la concernant se situe plutôt sur ses mécanismes d'intégration et de solidarité.

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L'impact de la crise grecque sur les mentalités

"L'adhésion à la zone euro était auparavant très attirante pour les nouveaux Etats membres de l'Union européenne. Cela a changé avec la crise de l'euro et la crise de la Grèce a sûrement encore renforcé cette évolution", estime le commissaire européen.

Pour autant, selon l'ancien Premier ministre letton, cette crise grecque "n'a pas été une crise européenne" et n'a jamais mis en doute "la stabilité européenne".  Les derniers pays à avoir adopté la monnaie unique sont la Lettonie en 2014 et la Lituanie en 2015. Parmi les neuf pays de l'UE hors zone euro figurent entre autres le Royaume-Uni (qui envisage de voter par référendum, en 2016, son maintien ou non dans l'UE) et la Suède, qui n'ont jamais manifesté aucun appétit pour la monnaie unique.

(Avec AFP)