Yanis Varoufakis assure que la Grèce peut se passer d'un nouveau prêt

Par latribune.fr  |   |  500  mots
La Grèce "peut s'en sortir (sans un nouveau prêt). L'une des conditions cependant est une importante restructuration de la dette", a affirmé M. Varoufakis dans une interview au quotidien de centre gauche Efimerida ton Sindakton.
Athènes, qui n'a plus obtenu un sou de ses créanciers depuis l'automne dernier, attend désespérément le déblocage du reste des fonds de sauvetage promis par le FMI et l'UE.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a assuré samedi que la Grèce pouvait se passer d'un nouveau prêt alors que son gouvernement, à court d'argent, tente désespérément de débloquer des fonds de sauvetage.

La Grèce "peut s'en sortir (sans un nouveau prêt). L'une des conditions cependant est une importante restructuration de la dette", a affirmé M. Varoufakis dans une interview au quotidien de centre gauche Efimerida ton Sindakton.

Interrogé pour savoir s'il y avait eu des discussions "dans les coulisses des négociations" à propos d'une réduction de la dette, le très controversé ministre grec a répondu par l'affirmative.

M. Varoufakis, dont le style abrasif et fanfaron agace ses pairs européens, les a décrits comme des "partenaires divergents".

Ce sont "des partenaires gouvernés par la peur qu'ont provoquée la crise et  la solution de la crise dont tout le monde, au fond, sait qu'elle est instable et encline à conduire à de nouveaux problèmes", a-t-il ajouté.

Il a mis en garde : "si la zone euro ne change pas, elle va mourir", jugeant qu'"aucun pays, pas seulement la Grèce, n'aurait dû rejoindre un système monétaire commun si bancal".

"C'est une chose de dire que nous n'aurions jamais dû rejoindre l'euro et une autre de dire que nous devons l'abandonner", a-t-il cependant précisé, conscient que faire marche arrière maintenant conduirait à "une mauvaise et imprévisible situation".

M. Varoufakis a répété qu'il était toujours en charge de l'équipe de négociation grecque malgré le remaniement de l'équipe dont la coordination a échu au professeur d'économie Euclides Tsakalotos.

Le ministre a également qualifié de mensonges les qualificatifs de "parieur", "amateur" et "aventurier" rapportés par la presse et que ses partenaires européens auraient prononcé contre lui lors d'une réunion tendue de l'Eurogroupe à Riga la semaine dernière.

"Cela aurait été des termes particulièrement offensants s'ils avaient été exprimés. Mais ils ne l'ont pas été", a-t-il dit, tout en notant que le fait que le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, n'ait pas nié ces propos lui avait fait mauvaise impression.

Athènes, qui n'a plus obtenu un sou de ses créanciers depuis l'automne dernier, attend désespérément le déblocage du reste des fonds de sauvetage promis par le FMI et l'UE dont le pays a besoin pour éviter un défaut de paiement et une éventuelle sortie de l'euro.

Les experts affirment que la délégation grecque et l'Eurogroupe sont en contact tout le week-end afin d'essayer d'aplanir leurs différences à propos de réformes radicales.

Le gouvernement, dirigé par la gauche radicale Syriza et élu en janvier sur un programme anti-austérité, continue de refuser les exigences de l'Eurogroupe, alors même qu'Athènes a besoin des fonds bloqués pour assurer le fonctionnement quotidien de l'Etat et honorer une série de remboursements de prêts cet été. (AFP)