Le constructeur chinois Dongfeng veut examiner à la loupe les finances de PSA

Par latribune.fr  |   |  378  mots
PSA a vu son chiffre d'affaires baisser de 3,7% sur un an au troisième trimestre, et de 3,8% sur les neuf premiers mois de l'année. REUTERS.
Le constructeur automobile chinois discute toujours de la rationalité d'une prise de participation dans le capital de PSA. Et s'intéresse donc "de près" aux finances du groupe français.

Le constructeur automobile chinois Dongfeng s'interroge toujours sur "la rationalité" d'une prise de participation dans PSA Peugeot Citroën, et dit "s'intéresser de près" aux finances du groupe français, a indiqué samedi son directeur général.

"Nous discutons de la rationalité de (ce) projet", a déclaré Zhu Fushou, interrogé par la presse en marge d'une conférence professionnelle à Shanghai.

S'exprimant lors de cette conférence, M. Zhu avait souligné peu avant que Dongfeng devait peser soigneusement les avantages d'un tel investissement.

"Cela vaut non seulement pour PSA mais aussi pour d'autres cibles: si nous parvenons à nous assurer de façon consensuelle qu'(un accord) apportera des avantages complémentaires (aux deux parties), nous pouvons conclure. A l'inverse, si nous n'y voyons pas d'avantage, alors nous ne ferons rien", a-t-il insisté.

Selon des informations de presse diffusées ces dernières semaines, PSA Peugeot Citroën pourrait procéder à une augmentation de capital de 2,5 à 3 milliards d'euros, qui serait souscrite à hauteur équivalente par Dongfeng, deuxième constructeur chinois, et par l'Etat français.

"En tant que partenaire coopérant avec PSA, nous regardons de près sa situation générale en termes de résultats financiers", a précisé Zhu Fushou samedi.

PSA a vu son chiffre d'affaires baisser de 3,7% sur un an au troisième trimestre, et de 3,8% sur les neuf premiers mois de l'année, alors que les incertitudes sur son avenir restent vives.

Dans le cadre d'un plan de restructuration annoncé en juillet 2012, le constructeur a entrepris de supprimer au total 8.000 emplois en France, dont 3.000 dans son usine d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, près de Paris.

Le directeur financier du groupe, Jean-Baptiste de Chatillon, a répété cette semaine que PSA était prêt à renforcer son partenariat avec Dongfeng, avec lequel il possède une coentreprise en Chine, et qu'il réfléchissait par exemple à "exporter des voitures depuis la Chine vers d'autres pays asiatiques". Il n'a toutefois pas évoqué de liens capitalistiques.

PSA avait réagi aux informations évoquant une possible participation de Dongfeng en indiquant qu'il étudiait des "projets de développement industriel et commercial avec différents partenaires, ainsi que leurs modalités de financement", mais avait assuré qu'"aucun de ces projets n'est arrivé à maturité à ce stade".