Affaire LSK : DSK attaque pour dénonciation calomnieuse

Par latribune.fr  |   |  486  mots
DSK, qui avait quitté la présidence de LSK quelques jours avant le décès de Thierry Leyne, avait mis en cause son ancien associé, expliquant qu'il avait contracté "une série d'emprunts excessifs".
L'ancien patron du FMI, cité dans une plainte pour escroquerie, va répliquer par une procédure en dénonciation calomnieuse. Cette plainte sera déposée la semaine prochaine auprès du procureur de la République de Paris.

L'ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, cité dans une plainte pour escroquerie, va répliquer par une procédure en dénonciation calomnieuse, a annoncé samedi à l'AFP son avocat, Jean Veil. Cette plainte, qui visera aussi la société chypriote du plaignant, sera déposée la semaine prochaine auprès du procureur de la République de Paris, a ajouté Me Veil. Le parquet de Paris avait ouvert le 28 juillet une enquête préliminaire, à la suite de la plainte de Jean-François Ott, ancien PDG de la société immobilière luxembourgeoise Orco Property Group et actionnaire du fonds d'investissement LSK, qui a fait faillite, et dont DSK fut l'un des administrateurs.

LSK, dont Dominique Strauss-Kahn voulait faire un fonds spéculatif de 2 milliards de dollars, avait été déclarée en faillite en novembre 2014, quelques semaines après le suicide à Tel-Aviv de son fondateur et dirigeant, Thierry Leyne. En avril, une source proche du dossier avait révélé que LSK avait laissé un passif de près de 100 millions d'euros au préjudice de 150 créanciers, dont le fisc luxembourgeois. DSK, qui avait quitté la présidence de LSK quelques jours avant le décès de Thierry Leyne, avait mis en cause son ancien associé, expliquant qu'il avait contracté "une série d'emprunts excessifs".

Jeudi, après que France Inter et Le Parisien Magazine ont révélé l'ouverture de l'enquête, Jean Veil avait répété que son client avait lui-même été dupé par Thierry Leyne. Jean-François Ott avait déposé sa plainte le 30 juin dernier à Paris. Il affirme avoir souscrit l'été précédent, via sa société chypriote Roxannia, une augmentation du capital de LSK de 500.000 euros. Persuadé qu'on lui a présenté, en amont de cet investissement, une situation financière de LSK qui n'était pas conforme à la réalité, il a déposé plainte pour "escroquerie", "abus de biens sociaux" et "faux" contre les anciens administrateurs de LSK, parmi lesquels figure l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI).

Avant que les enquêteurs n'abordent le fond de l'affaire, l'enquête préliminaire vise à s'assurer que la plainte de Jean-François Ott est recevable, les infractions présumées ayant été commises à l'étranger, au Luxembourg, à Monaco ou encore à Chypre. Le plaignant devrait d'ailleurs être rapidement entendu pour préciser les termes de sa plainte. Une autre plainte, déposée selon son avocat par un ancien banquier macédonien qui avait souscrit des obligations de LSK, a par ailleurs été reçue au parquet de Paris, a-t-on appris de source judiciaire. Me Veil a par ailleurs relevé que Jean-François Ott et sa société immobilière, Orco Property Group avaient été sanctionnés en 2012 par l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour défaut d'information des marchés, sanction confirmée par la cour d'appel de Paris en 2014 (AFP).