Kerviel : la Société Générale s'agace des « mensonges » et du « tapage médiatique »

Par latribune.fr  |   |  510  mots
L'ancien trader Jérôme Kerviel doit se présenter à un commissariat d'ici dimanche afin d’exécuter sa peine de trois ans de prison ferme.
La banque dénonce des « mensonges, amalgames et approximations » dans les propos tenus par son ancien trader et son avocat ces derniers jours. Jérôme Kerviel, qui doit se présenter à un commissariat d'ici dimanche afin d’exécuter sa peine de trois ans de prison ferme, a annoncé samedi qu'il restait en Italie dans l'attente d'une réponse de François Hollande.

Lettre ouverte de son avocat à François Hollande, portraits dans la presse, reportages et interview télévisés : Jérôme Kerviel est à nouveau la star des médias depuis quelques jours ce qui n'est pas du goût de la Société Générale. La banque a publié samedi un communiqué de « mise au point » sur les propos de son ancien trader, qui a entrepris de marcher de Rome à Paris « contre la tyrannie des marchés » après une rencontre avec le pape François au Vatican. Jérôme Kerviel est tenu de se présenter d'ici dimanche à un commissariat pour exécuter sa peine de trois ans de prison ferme. Samedi après-midi, il a fait savoir qu'il restait en Italie dans l'attente d'une réponse du Président de la République sur une demande d'immunité.

«  La violence du tapage médiatique orchestré ces derniers jours par Jérôme Kerviel et son entourage, mêle mensonges, amalgames et approximations, et nécessite une mise au point » écrit la Société Générale. 

« Responsabilité pénale exclusive de Jérôme Kerviel »

La banque fait valoir que l'affaire « a été jugée successivement par trois juridictions de la République : Tribunal de grande instance, Cour d'appel et Cour de cassation » qui ont « confirmé sans équivoque la responsabilité pénale exclusive de Jérôme Kerviel, dont les agissements délictuels - multiples faux, nombreuses introductions frauduleuses en informatique, et abus de confiance - ont gravement mis en péril la banque et donc l'emploi de tous ses collaborateurs. » La Cour de cassation a confirmé fin mars la condamnation pénale de l'ex-trader mais a cassé les dispositions civiles de l'arrêt l'obligeant à payer 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts pour la perte record enregistrée en 2008 à la Société Générale. Mais un nouveau procès au civil devra déterminer le préjudice financier de la banque et le montant des dommages imputables à Jérôme Kerviel. 

Une « fraude à l'insu de la banque » ou une victime ?

La Société Générale martèle que les décisions de justice expliquent « comment cette fraude, commise a l'insu de la banque, notamment à l'aide de faux en écritures et de centaines de falsifications de données par introductions informatiques frauduleuses, a été réalisée. » Admettant des erreurs mais se posant en victime, Jérôme Kerviel affirme de son côté que la Société Générale savait qu'il prenait des positions vertigineuses non couvertes. Il assure qu'une étude comptable et financière permettrait de démontrer que son ancien employeur a gonflé ses pertes lorsque la banque a débouclé ses positions de 50 milliards d'euros. La Société Générale rétorque que « les trois plaintes récemment déposées par Jérôme Kerviel contre la banque », pour faux et usage de faux, escroquerie au jugement et subornation de témoins, « sont abusives, n'apportent rien de nouveau et relèvent de la dénonciation calomnieuse. »