Moody's abaisse à négative la perspective de 10 banques françaises

Par latribune.fr  |   |  321  mots
L'agence de notation Moody's s'inquiète de l'impact du projet de mécanisme de résolution bancaire européen pour 82 établissements du Vieux Continent. (Photo: Reuters)
Quelque 72 autres banques européennes subissent le même sort. En cause: la directive européenne sur la mutualisation des risques via le mécanisme unique de résolution.

Douze banques allemandes, dix françaises (dont BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Société Générale...), huit autrichiennes, cinq suédoises... En tout 82 établissements bancaires voient leur perspective abaissée de "stable" à "négative" par l'agence de notation Moody's. 

Celle-ci a révisé ses prévisions après l'adoption de la directive sur le redressement des banques et la résolution des crises bancaires dans la zone euro. L'agence craint les effet de la mutualisation des risques à travers le mécanisme de résolution. Celui-ci, toujours en cours de négociation, vise notamment à réduire l'implication des Etats lors des résolutions des crises bancaires.

"Venir en aide aux grandes banques internationales restera une difficulté"

L'agence de notation précise, dans un communiqué publié ce vendredi, qu'elle "continuera à évaluer les implications de la directive sur l'aide systémique, à mesure que le nouveau cadre se mettra en place et gagnera en clarté quant à son application pratique". "Venir en aide aux grandes banques internationales restera une difficulté et pourrait limiter l'utilisation de l'outil de renflouement", ajoute l'agence.

Le 15 avril, le Parlement européen a adopté un projet d'union bancaire prévoyant la création d'un fonds de résolution doté de 55 milliards d'euros. Les parlementaires européens se sont entendus sur trois textes.

Le premier prévoit que le renflouement d'une banque en difficulté incombera désormais en premier lieu à ses actionnaires et à ses créanciers, et non aux contribuables. Le deuxième texte entérine la création d'un conseil de résolution unique, chargé de gérer la liquidation ou le sauvetage d'une banque aux abois, ainsi que d'un fonds de résolution, unique lui aussi et abondé par le secteur bancaire. Enfin, le troisième texte prévoit qu'en cas de faillite d'une banque, les dépôts des épargnants seront garantis jusqu'à 100.000 euros.

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