Quand le patron d'Axa vole au secours de BNP Paribas

Par latribune.fr  |   |  343  mots
Interrogé sur le litige qui oppose la justice américaine à BNP Paribas à propos de la rupture d'embargo économique vers Cuba, l'Iran ou le Soudan, le PDG d'Axa, Henri de Castries a dénoncé le risque de régulations "illisibles" et une forme de protectionnisme.

 

Le PDG d'Axa, Henri de Castries, redoute que le litige opposant BNP Paribas aux autorités américaines n'aboutisse à un cloisonnement des marchés financiers, et à des règles de moins en moins claires, au détriment de l'ensemble du système financier.

"Le risque que nous avons, c'est d'avoir une fragmentation des marchés financiers, qui est une forme de protectionnisme, avec des régulations de moins en moins lisibles", a répondu vendredi le patron de l'assureur français lors d'une conférence de presse à Preignac, près de Bordeaux, à la suite d'une question sur ce sujet. "Cela n'apporterait rien de bon au système", a-t-il ajouté.

La banque française est dans le viseur des Etats-Unis car elle est accusée d'avoir réalisé des transactions avec des pays sous embargo comme l'Iran et le Soudan. Si ces opérations étaient conformes aux droits français et européen, le fait qu'elles ait été libellées en dollars permet à la législation américaine de s'appliquer. Henri de Castries a répété à plusieurs reprises que BNP Paribas était une institution "respectable" mais qu'il était normal qu'une sanction soit prononcée en cas d'infraction.

"Quand vous avez commis une erreur, il est normal d'être sanctionné mais de façon proportionnée et prévisible. Il faut appliquer des règles claires", a-t-il fait valoir. "Là où c'est plus compliqué, pour BNP Paribas mais aussi pour n'importe quelle institution financière au monde, c'est quand la taille de la sanction devient disproportionnée", a-t-il poursuivi.

Selon la presse américaine, l'établissement français pourrait avoir à payer plus de 10 voire selon certaines sources jusqu'à 16 milliards de dollars pour se sortir d'affaires et risquerait également une suspension -a priori temporaire- de sa possibilité d'opérer en dollars. Une sanction qui selon l'ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet pourrait faire courir un "risque systémique" sur le marché interbancaire du dollar, alors que BNP Paribas est le quatrième acteur mondial en terme de clearing sur la devise américaine.