Affaire Falciani : l'Argentine porte plainte contre HSBC

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  322  mots
La filiale suisse HSBC, l'une des cinq premières banques du monde, est soupçonnée d'avoir mis en place une industrie de l'évasion fiscale à coups de sociétés écrans dans des paradis fiscaux.
"Nous avons porté plainte pour évasion fiscale et association illicite pour les comptes bancaires en Suisse, nous dénonçons l'existence d'une plate-forme illégale montée par trois entités bancaires en Argentine, toutes liées à HSBC", a déclaré le directeur de l'Administration fiscale argentine (AFIP), Ricardo Echegaray.

Nouvel épisode dans l'affaire Falciani, du nom de l'ex-informaticien de la banque HSBC en Suisse qui a transmis aux autorités françaises une volumineuse documentation impliquant plus de 100.000 fraudeurs présumés. L'Argentine a en effet déposé plainte jeudi 27 novembre contre la banque britannique pour avoir ouvert des comptes en Suisse à environ 4.000 Argentins soupçonnés de fraude fiscale. Le directeur de l'administration fiscale argentine (Afip), Ricardo Echegaray a ainsi déclaré :

"Nous avons porté plainte pour évasion fiscale et association illicite pour les comptes bancaires en Suisse, nous dénonçons l'existence d'une plate-forme illégale montée par trois entités bancaires en Argentine, toutes liées à HSBC"

Avant le dépôt de la plainte, des bureaux de la banque à Buenos Aires ont été perquisitionnés. L'Afip affirme avoir identifié presque tous les 4.040 titulaires de comptes, et affirme que les opérations frauduleuses ont été supervisées par des représentants de HSBC en Argentine, aux Etats-Unis et en Suisse.

D'autres pays concernés

La filiale suisse HSBC, l'une des cinq premières banques du monde, est soupçonnée d'avoir mis en place une industrie de l'évasion fiscale à coups de sociétés écrans dans des paradis fiscaux. Un soupçon né de l'exploitation des fichiers dévoilés en 2008 par l'informaticien Hervé Falciani, poursuivi en Suisse pour "vol" de données.

L'Espagne est le premier pays à avoir donné une suite judiciaire à ce dossier. Le fisc espagnol a ainsi pu démasquer les fraudeurs et les contraindre à accepter une régularisation massive. En Belgique, où la filiale de la banque privée a été inculpée lundi 24 novembre, le préjudice pour l'Etat est estimé à plusieurs centaines de millions d'euros, selon le parquet. Au Royaume-Uni, l'exploitation des fichiers a permis aux autorités fiscales de récupérer 135 millions de livres (171 millions d'euros), et ce n'est pas fini car d'autres enquêtes poursuivent leur cours.