Epargne : les Français reviennent clairement vers l'assurance-vie

Par latribune.fr  |   |  490  mots
L'assurance-vie signe un record historique pour un mois d'octobre. (Crédits : Reuters)
Après le livret A pendant la crise, les épargnants se tournent de plus en plus vers l’assurance-vie. La collecte nette sur le placement préféré des Français atteint 2,7 milliards d'euros en octobre, soit un niveau équivalent à celui de septembre 2019.

Mois après mois, l'assurance-vie confirme son retour dans le cœur des épargnants après une année 2020 calamiteuse. En octobre, la collecte nette atteint même 2,7 milliards d'euros, soit un record depuis septembre 2019, selon les chiffres publiées ce mardi par la Fédération française de l'assurance (FFA).

Plus précisément, les cotisations (ou dépôts) ont atteint 13,2 milliards d'euros, "un niveau record pour un mois d'octobre" et les prestations (ou retraits) 10,5 milliards d'euros, selon un communiqué. Les supports en unités de compte (UC), plus rémunérateurs mais plus risqués que les fonds dits "en euro" dont le capital est garanti, continuent d'inscrire "de nouveaux records, mois après mois", a également relevé la fédération.

"Pour un mois d'octobre, l'assurance-vie en UC inscrit de nouveaux records en termes de cotisations (5 milliards d'euros) et de collecte nette (+3,4 milliards d'euros)", détaille la FFA.

Dans un contexte de taux bas, les assureurs encouragent les épargnants à diversifier leurs investissements et à se tourner vers les unités de compte, au détriment des fonds en euros, pour l'essentiel investis dans des obligations. Fin octobre 2021, les encours des contrats d'assurance-vie atteignaient 1.861 milliards d'euros, soit une hausse de 6% sur un an.

Ces chiffres contrastent avec ceux du Livret A qui a connu le mois dernier sa plus forte désaffection depuis fin 2014, avec un différentiel de 2,83 milliards d'euros entre les dépôts et les retraits. La collecte sur le livret préféré des Français a en effet encore plus plongé que d'habitude en octobre, un mois traditionnellement peu favorable à ce support d'épargne alors que les ménages font face aux impôts locaux. Avec le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) - pour lequel les retraits ont également excédé les dépôts - la décollecte totale atteint 3,4 milliards d'euros en octobre, soit la plus forte depuis octobre 2014 (-3,8 milliards d'euros), année où le taux du Livret A avait été abaissé de 1,25% à 1%.

Une vision à plus long terme

S'il est "difficile de se projeter", "on peut penser qu'en gagnant tout de même un peu en visibilité, les Français ont exprimé ou reformulé des projets de moyen et long terme", a jugé lors d'une présentation à la presse Franck Le Vallois, directeur général de la FFA.

En effet, au début de la crise de Covid-19, et jusqu'à assez récemment, l'assurance-vie avait particulièrement souffert au profit du Livret A, les Français préférant disposer d'une épargne rapidement disponible. L'assurance-vie a ainsi connu une décollecte record de 6,5 milliards d'euros en 2020. À titre de comparaison, 21,9 milliards d'euros nets avaient été engrangés en 2019.

De plus, alors que le Livret A n'est actuellement rémunéré qu'à un taux de 0,5%, un plancher historique, "le contexte inflationniste" a également pu jouer en faveur de l'assurance-vie, a précisé M. Le Vallois.

(Avec AFP)