Avec 1.788 milliards d'euros d'encours, l’assurance vie reste l'épargne préférée des Français en 2019

Le marché de l'assurance vie en France a une fois de plus réalisé une solide moisson d'épargne en 2019, faisant manifestement fi de la baisse annoncée des rendements dans un contexte de taux très bas, voire négatifs.
(Crédits : Kevin Schneider via Pixabay (CC0 Creative Commons))

"L'assurance vie est toujours aussi populaire auprès des Français", s'est félicité, ce vendredi 24 janvier, la Fédération française de l'assurance (FFA). Pour cause, l'an passé, près de 26 milliards d'euros supplémentaires sont venus garnir les caisses des compagnies, dépassant ainsi assez largement les 21,5 milliards recueillis en 2018, qui représentaient déjà une solide performance.

Ce faisant, l'assurance vie a confirmé une fois encore son rang de premier support d'épargne en France. Fin décembre, quelque 1.788 milliards d'euros reposaient dans ses coffres, soit bien davantage que sur les autres produits d'épargne tels que le Livret A ou encore les plans d'épargne en actions (PEA).

Fait notable, la collecte nette sur le seul mois de décembre a atteint 800 millions d'euros, là où le secteur avait enregistré une décollecte de 700 millions sur le même mois en 2018, selon les chiffres transmis vendredi par la FFA.

2019, une "année en or"

"En 2019, l'assurance vie aurait pu souffrir de la baisse des rendements, des polémiques sur l'avenir du fonds euros, or tel n'a pas été le cas. Bien au contraire", a commenté dans une note Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l'épargne, cabinet de réflexion sur l'épargne et sa réglementation. Il qualifie 2019 d'"année en or" pour ce placement. Avec, notamment, un montant brut de 11,8 milliards d'euros apporté par les assurés en décembre, les versements "sont en phase avec les résultats de l'année. Ils n'ont pas souffert des annonces de plusieurs compagnies concernant la baisse du rendement des fonds euros et la limitation de leur accès", souligne M. Crevel.

L'assurance vie est en effet confrontée à un environnement de taux très bas, voire négatifs, qui complique sévèrement la tâche de faire fructifier l'épargne des clients. Cela est particulièrement le cas des contrats dits "en euros", dont le capital et les intérêts sont garantis quelle que soit l'évolution de la conjoncture. Pendant longtemps, les fonds euros ont fait office d'eldorado pour les assurés, avec des rendements élevés, un capital garanti et la possibilité de le débloquer à tout moment.

Cette garantie a toutefois un coût: une rémunération plus modeste. Les fonds euros sont en effet investis pour une très large part en titres considérés comme peu risqués tels que les obligation d'entreprises ou d'État. Mais celles-ci ne rapportent plus rien ou presque. Dans ce contexte, les compagnies d'assurance tentent d'inciter les épargnants à placer plus généreusement leur bas de laine sur des supports dits en "unités de compte", dont le capital n'est pas garanti contre les risques de pertes, mais qui sont potentiellement plus rémunérateurs car investis sur des titres plus risqués, tels que les actions.

Pour ce faire, certains acteurs comme le géant italien Generali, l'helvétique Swiss Life ou encore l'allemand Allianz n'ont pas hésité à sabrer drastiquement dans les taux de rémunération des fonds en euros.

Diversification tous azimuts

Du côté des épargnants, le message semble commencer à faire son chemin, avec une progression constante des versements en unités de compte : 3,7 milliards d'euros en septembre, 3,9 milliards en octobre, puis 4,1 milliards en novembre et enfin 4,8 milliards en décembre.

Lire aussi : Assurance vie : la collecte au plus haut depuis six ans !

"Avec 4,8 milliards d'euros en décembre, la collecte en unités de compte représente 41% de la collecte totale, soit le taux le plus élevé constaté depuis le mois d'août 2000 (45%)", relève M. Crevel. Cette évolution est aussi vue d'un bon œil par le gouvernement français qui multiplie les initiatives ces derniers mois pour inciter les Français à financer davantage l'économie et les entreprises sur le long terme.

Mi-janvier, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a ainsi exhorté les ménages à diversifier leur épargne en la plaçant dans les produits tels que l'assurance vie Eurocroissance, le plan épargne actions (PEA) ou le plan épargne retraite (PER). Autant de produits qui viennent d'être fraîchement créés ou dépoussiérés dans le cadre de la loi Pacte.

Commentaires 12
à écrit le 25/01/2020 à 9:11
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Comment faire pour éviter de rembourser les épargnants, ça doit être le sujet stratégique des banques

à écrit le 25/01/2020 à 8:16
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Presque 2milliards dencours ! Pourquoi ne pas piocher dans ce pactole pour financer les retraites. Les Français roupillent sur de somptueux matelas de fric; faut tout rafler pour les pauvres. Elle dort hypocrite, la gauche ?

le 25/01/2020 à 18:33
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"Pourquoi ne pas piocher dans ce pactole pour financer les retraites": tout simplement parce que cet argent ne vous appartient pas. Il appartient à des travailleurs français qui ont bossé dur et mis de l'argent de côté en se privant pour leurs vieux ...

le 26/01/2020 à 13:54
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2 milliards d'euros soit 2 jours de retraite pour l'ensemble des retraites pas de quoi résoudre le problème

le 26/01/2020 à 20:18
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Bravo Moon Non mais ... tu bosse tu gagne tu en fait ce que tu veux l etat se sert tres bien assez deja au passage ..

le 27/01/2020 à 8:09
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Ben baisser le niveau des retraites obligera les jeunes retraités à puiser dans leur épargne. ..... ce qui est normal..... Mais les français sont des enfants gâtés qui veulent tout de l'état mais surtout pas que ce dernier regarde leur épargne phéno...

à écrit le 24/01/2020 à 18:50
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les gens preferent 1% net apres impots, en pretant a l'etat francais dont montebourg a dit ' quil ne voulait pas rembourser ses dettes', plutot que de retirer son argent en liquide comme la veuve de carpentras oui bon, ca se comprend, le liquide est...

le 25/01/2020 à 9:01
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A la DB ! Vous n'y pensez pas ?

le 28/01/2020 à 13:17
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heu j'ai rien compris...........Une histoire de grand complot. encore...!

à écrit le 24/01/2020 à 15:35
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Pendant ce temps : L’assurance-vie pourrait perdre son régime civil d’exception et entrer dans le calcul de la réserve héréditaire à l’ouverture d’une succession. C’est en tout cas la préconisation décapante d’un groupe d’experts (professeurs de d...

le 24/01/2020 à 16:29
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Y a les assurance-vie et les assurances décès mais je crois que pour ces dernières y a un "plafond" d'age ou de durée, si on en contracte une et ne décède que tardivement, l'argent versé n'aura servi à rien, obsolescence du contrat. :-) "faire entre...

le 28/01/2020 à 13:08
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tu mélanges tout l'assurance vie est un placement financier et à ce titre entre dans les successions une assurance décès avec bénéficiaires est une assurance rien à voir.....

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