La Banque Postale résiste bien à la fin du monopole du Livret A

L'établissement bancaire filiale de la Poste affiche une nette progression de son produit net bancaire, malgré la fin de son monopole sur le livret A. L'envolée du crédit immobilier illustre le plan de développement de la banque.

«Dans environnement difficile et incertain, la Banque Postale a réussi à maintenir un développement vigoureux», c?est par ces mots que Patrick Werner décrit le premier semestre 2009 de la Banque Postale. L?établissement devait pourtant affronter plusieurs obstacles, à commencer par la fin de son monopole (avec la Caisse d?Epargne) sur la distribution du livret A.

Sur les six premiers mois de l?année, le produit net bancaire (PNB), l?équivalent du chiffre d?affaires pour les banques, a progressé de 3,2% à 2,5 milliards d?euros. Le résultat d?exploitation du groupe, lui, a bondi de plus de 30% à 307 millions d?euros.

Avec l?ouverture de la distribution du livret A le 1er janvier dernier, beaucoup craignaient un exode des capitaux vers les autres banques françaises, mais Patrick Werner annonce qu?environ 70.000 livrets seulement ont été transférés depuis le début de l?année et qu?ils représentaient un encours de 330 millions d?encours. Fin juin, le Livret A représentait encore un encours de 57,5 milliards d?euros à la Poste, un chiffre quasi stable sur un an. «Ce n?est pas parce qu?il y a eu un raz de marée d?ouvertures que nous avons eu un raz de marée de fermetures», commente Patrick Werner.

Le crédit immobilier a pris son envol. La seule activité de crédit pratiquée pour le moment par la Banque Postale réalise un semestre qualifié de «record» par la Banque Postale, avec un produit net bancaire en hausse de 7,9% à 3,9 milliards d?euros dans un marché en régression de 30%. Le groupe a vu sa part de marché augmenter pour atteindre 8,1%. La collecte nette d?assurance vie, elle, atteint 2,4 milliards d?euros sur la période, en hausse de 70% sur un an !

Dans les prochains mois, le groupe va se lancer dans le crédit à la consommation, via sa filiale à 65% Banque Postale Financement (les 35% restant étant détenus par Société Générale). Dès le premier trimestre 2010, la nouvelle entité devrait être en mesure de déployer son offre dans l?ensemble du réseau Banque Postale.

Les prochains mois vont également être marqués par le lancement d?une plateforme de courtage en ligne. Le groupe compte utiliser le site d?informations financières EasyBourse, désormais filiale à 100%. Cette plateforme «s?inscrit dans le développement multicanal de la Banque Postale», explique Patrick Werner, un «élément clé» de l?avenir du groupe selon lui.

La Banque Postale a moins souffert de la crise financière que d?autres banques françaises. Patrick Werner explique que le groupe a été « tellement longtemps éloigné du crédit », qu?il disposait de liquidités suffisantes pour faire face au «credit crunch». Il rappelle également que l?établissement ne possédait pas d?actifs toxiques, à l?exception d?une exposition à Lehman Brothers.

 

(retrouvez le communiqué de la Banque Postale).

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 8
à écrit le 29/03/2010 à 7:03
Signaler
La banque postale progresse grâce au manque de confiance vis à vis des banques. Cependant le milieu rural qui voit beaucoup de fermeture d'agences postales, support de la banque postale, risque à moyen terme de chercher un service qu'il ne trouve pa...

à écrit le 29/03/2010 à 4:17
Signaler
Je trouve qu'il est bon de moderniser la banque postale, et je souhaite bonne chance à son président Patrick Werner, pour son ouverture sur le crédit au PME, et la redistribution de l'encours de 600 millions d'euros. à bientôt Martine...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
@Michel: Et il était temps que ça bouge. Les citoyens ne peuvent pas passer leur temps à payer un timbre et des colis de plus en plus cher pour une qualité de service déclinante, des horaires d'ouvertures hilarantes pour le commun des actifs sans épr...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Et il était temps que ça change. Les citoyens ne peuvent pas continuer à payer un timbre et des colis de plus en plus cher pour une qualité de service déclinante et des horaires d'ouverture hilarantes pour le commun des actifs sans ressentir l'envi q...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
l'établisement de crédit postal profite à plein du discrédit de certaines banques et de la méfiance accrue des clients dans un contexte économique et financier dégradé. au delà du succès du crédit postal, il est important de souligner que celui-çi s...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Quand on part de très bas (en terme de résultst notamment), c'est toujours facile de progresser même en temps de crise Fqaqudrait comptabiliser u n loyer correct ou l'amortissement des locaux et ca changerait peut être un peu les choses.... Faut ar...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
concurrence déloyale car La Poste ne régle aucun impôt (TP ou impôt local) sur l'ensemble de ses points de vente à quand les mêmes objectifs en, termes de rentabilité et à quand une véritable autonomie sans l'appui finanvier de l'état

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Michel, votre écriture nous en dira autant... La Banque Postale, elle au moins, ne s'enrichit pas sur les classes moyennes. Quand je vois les autres banques, notamment le Crédit Agricole et ses comptes-services pour assurer sa carte à minimum 5 ? 90 ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.