Recapitalisation : la Société générale ne fera pas appel à l'argent public

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  513  mots
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Frédéric Oudéa a annoncé qu'il ne ferait pas appel à l'Etat pour se recapitaliser.

La Société générale se recapitalisera en mettant en réserve ses résultats, voire en faisant appel à ses actionnaires, mais en aucun cas ne fera appel à l'argent public, a déclaré mercredi son PDG Frédéric Oudéa.

Le gouvernement français a indiqué mardi que les banques françaises devraient se recapitaliser à hauteur d'environ 10 milliards d'euros sans recourir à l'Etat et que le régulateur pourrait pour ce faire leur interdire bonus et dividendes.

L'hypothèse de renoncer aux bonus et aux dividende a été rejetée par Frédéric Oudéa, au micro de la radio Europe 1.

"Attendez, les dividendes heureusement que ce n'est pas forcément fini", a-t-il dit, ajoutant que les bonus seraient "modérés et raisonnables".

Si le PDG a dit ne pas savoir à l'heure actuelle le montant de recapitalisation qui serait nécessaire à sa banque, il a insisté sur sa capacité à trouver cet argent sans aide publique.

"On attend le chiffre mais c'est quelque chose qui sera complètement gérable grâce à nos résultats ; on va continuer à faire des profits, on va garder ces profits dans notre banque", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que dans l'hypothèse où les résultats du groupe serait insuffisants pour recapitaliser sa banque, ce serait les actionnaires de la Société générale qui seraient sollicités et pas l'Etat.

"Si jamais il y avait besoin, ce dont je doute, on pourrait faire appel à nos actionnaires, et en tout cas nous ne demandons pas d'argent public", a-t-il assuré.

Société générale mais également BNP Paribas et Crédit agricole ont annoncé une forte réduction de la voilure dans la banque de financement et d'investissement et une réduction de la taille de leur bilan afin de réduire leurs besoins de financement.

"ENVIRONNEMENT PLUS DIFFICILE"

Frédéric Oudéa n'a pas explicitement dit si ces mesures se traduiraient par des suppressions nettes d'emplois à la Société générale ou dans les autres banques françaises.

"D'une manière générale les banques ont à s'adapter à cette crise d'un environnement plus difficile et à une nouvelle réglementation, donc il y a un certain nombre d'activités qui devront s'ajuster", a-t-il simplement admis.

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens se réunissent à nouveau mercredi pour tenter de trouver une réponse à la crise dans la zone euro via une restructuration de la dette grecque, un renforcement des moyens du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et une recapitalisation des banques.

"Je suis sincèrement confiant, je crois à un accord", a affirmé Frédéric Oudéa, qui est également président de la Fédération bancaire française (FBF).

"Ce qu'on attend de Bruxelles au total, c'est une réponse globale et cohérente", a-t-il ajouté, notant que la force de frappe du FESF, doté de 440 milliards d'euros, devrait dépasser les 1.000 milliards d'euros.

Ce Fonds devrait être à même de rassurer les marchés en tant que "filet de sécurité", a-t-il jugé.