Banco Espirito Santo prêtait secrètement des fonds à son actionnaire principal

Par latribune.fr  |   |  294  mots
A la mi-juillet, le Contrôleur des banques du Panama (SBP) avait pris le contrôle de l'établissement ES Bank, détenu à 100% par Espirito Santo Financial Group.
La banque portugaise Banco Espirito Santo (BES), sauvée de la faillite début août, avait mis en place un système de financement occulte de son principal actionnaire en passant par sa filiale au Panama.

Le système fonctionnait depuis deux ans. Selon le quotidien économique Financial Times (FT)BES avait accordé plusieurs prêts à ES Bank au Panama, qui ensuite achetait des titres de dette de la holding de tête du groupe familial, Espirito Santo International (ESI).

Irrégularités comptables de la 1ère banque privée portugaise

À la mi-juillet, le Contrôleur des banques du Panama (SBP) avait pris le contrôle de l'établissement ES Bank, détenu à 100% par Espirito Santo Financial Group, principal actionnaire de BES avec une participation de 20,1%, afin de protéger ses clients d'un risque d'insolvabilité.

La découverte d'irrégularités comptables au sein de la holding ESI a précipité la débâcle de celle qui était la première banque privée du Portugal en valorisation boursière, après qu'elle eût affiché des pertes colossales en raison de son exposition à la dette de plusieurs sociétés du groupe.

Financements frauduleux

Les autorités portugaises ont décidé de créer une nouvelle entité bancaire et d'y injecter 4,9 milliards d'euros pour sauver les actifs sains de BES, tandis que les actifs toxiques ont été laissés entre les mains de ses actionnaires.

Le gouverneur de la Banque centrale du Portugal, Carlos Costa, avait alors dénoncé un "mécanisme de financement frauduleux au sein des sociétés du groupe" Espirito Santo. Mais les mesures mises en place ont été jugées insuffisantes pour certains. Un banquier lisboète réagissait jeudi 11 septembre dans les colonnes du FT :

"La Banque centrale du Portugal n'a pas tiré les leçons des faillites bancaires précédentes. La gestion a été trop laxiste. Les règles qui existent sur le papier ne sont pas mises en pratique."