Goldman Sachs prépare un plan de licenciements, 3.200 postes menacés

Par latribune.fr  |   |  642  mots
D'autres banques d'affaires de Wall Street ont aussi récemment engagé des réductions d'effectifs, comme par exemple Morgan Stanley. (Crédits : ANDREW KELLY)
La banque américaine prévoit de supprimer 3.200 postes au maximum du fait de la dégradation de l'économie américaine mais aussi de résultats décevants dans la banque de détail. C'est toutefois moins que les 4.000 qui avaient été initialement évoqués fin 2022. L'annonce pourrait avoir lieu dès cette semaine, sans doute mercredi, d'après des sources proches du dossier confirmant des informations de presse.

Ce devrait finalement être moins que prévu. Alors que 4.000 licenciements étaient attendus chez Goldman Sachs, une source proche du dossier a fait état dimanche 8 janvier de 3.200 au maximum. Leur nombre total pourrait même être légèrement inférieur.

L'annonce devrait avoir lieu cette semaine. D'après deux sources auprès de Reuters, la banque va commencer ce mercredi à supprimer des milliers de postes à travers le monde. Si la plupart des principales divisions de Goldman Sachs devraient être affectées, les services d'investissement bancaire seront vraisemblablement au cœur du plan de suppression d'emplois, a indiqué l'une de ces sources.

Contactée par les agences de presse, Goldman Sachs n'a souhaité faire aucun commentaire pour le moment.

D'autres banques d'affaires de Wall Street ont aussi récemment engagé des réductions d'effectifs. Morgan Stanley se sépare actuellement d'environ 2% de ses employés, soit quelque 1.600 personnes, selon plusieurs médias américains.

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Plus de licenciements que d'ordinaire

Cette coupe dans les effectifs n'est toutefois pas une surprise. « Nous allons devoir réduire un peu notre taille », avait déclaré, début décembre, le directeur général de Goldman Sachs, David Solomon, lors d'une conférence organisée par le Wall Street Journal. Mi-décembre, de premières informations de presse avaient fait état de 4.000 licenciements, soit un peu plus de 8% des 49.100 que compte cette banque.

Une personne proche du dossier avait confirmé que les départs seraient « probablement un peu supérieurs » à ce que pratique habituellement l'établissement, qui se sépare, tous les ans, de « 1 à 5% » de ses effectifs. Cette source avait fait état d'une décision prise « à la lumière de la situation économique » actuelle, qui se dégrade, et alors que la banque avait massivement recruté depuis 2019, entraînant une hausse de 28% de ses effectifs.

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Plombée par son activité de détail

Goldman Sachs a vu son bénéfice net plonger de 44% au troisième trimestre, lestée par la chute de l'activité de ses banquiers d'affaires. Elle a cependant dégagé des résultats meilleurs que prévu grâce à son activité de courtage.

Pour rappel, Goldman Sachs a lancé en 2016 la banque en ligne Marcus alors qu'elle n'avait aucune expérience en matière de banque de détail. L'établissement comptait sur son expertise en matière de produits financiers (il revendique 11.000 ingénieurs) et le prestige de sa marque pour créer, de toutes pièces, une plateforme de services innovants susceptibles d'attirer une clientèle de jeunes cadres. Reste que beaucoup de ces innovations ressemblaient à s'y méprendre à ce que faisait déjà, et bien, d'autres néo-banques, comme Chime ou Ally.

La banque en ligne a donc dû se résoudre à utiliser les vieilles ficelles du marketing, à savoir un compte rémunéré super attractif. Ce qui a fonctionné : preuve en est avec 13 millions de clients et 100 milliards de dollars de dépôts, et une croissance des revenus de 50% au premier semestre (à plus d'un milliard de dollars). Mais ça lui a aussi coûté très cher. Selon l'agence Bloomberg, la facture s'élève à 4 milliards de dollars de pertes depuis 2016, dont 1,2 milliard sur les trois trimestres de l'année, pour les activités de banque de détail (y compris le crédit à la consommation et le paiement fractionné).

En octobre dernier, Goldman Sachs a annoncé une nouvelle réorganisation - la troisième en quatre ans - qui met clairement la banque en ligne Marcus au second plan, après avoir été l'étendard de la capacité d'innovation du groupe.

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(Avec agences)