Chez Goldman Sachs, les congés deviennent illimités pour les cadres supérieurs

Face aux critiques de ses jeunes analystes qui ont dénoncé la surcharge de travail, la banque d'affaires communique désormais sur un nouveau programme de "vacances flexibles"... pour ses managers. Pour ses employés, il sera demandé de prendre au moins une semaine de vacances, sans interruptions. Alors que la fin des politiques d'investissements et des M&A tous azimuts a sonné, suite au relèvement des taux des banques centrales, Goldman Sachs doit choyer ses cadres pour affronter les tensions sur les marchés.
Dans une note, Goldman Sachs Group Inc GS.N indique qu'à compter du 1er mai, elle n'impose plus de plafond sur les congés payés.
Dans une note, Goldman Sachs Group Inc GS.N indique qu'à compter du 1er mai, elle n'impose plus de plafond sur les congés payés. (Crédits : Brendan McDermid)

Le télétravail, dont la pratique a explosé pendant le Covid, n'a pas toujours rimé avec flexibilités. Dans les banques d'investissement, et chez Goldman Sachs en particulier, le métro-boulot-dodo a plutôt eu tendance à être remplacé par la semaine de 100 heures de travail. Et avec elle, un risque de surménage et de burn-out accrus pour les cols blancs de la finance qui ont vu disparaître la -déjà très mince- frontière entre vie privée et vie de bureau.

Or, face à une polémique grandissante sur la santé de ses salariés, Goldman Sachs s'était déjà engagée en mars dernier à mieux faire respecter la règle bannissant le travail le samedi. Cette première mesure n'a visiblement pas suffi à redorer son blason et son attractivité auprès des jeunes cadres.

La déconnexion en une semaine

De fait, pour aller plus loin et motiver ses salariés, la banque de Wall Street va permettre à ses associés et directeurs généraux de prendre autant de congés qu'ils le souhaitent dans le cadre d'un nouveau programme de "vacances flexibles" pour promouvoir "le repos" et la récupération, rapporte samedi le quotidien The Telegraph.

Dans une note, Goldman Sachs Group Inc GS.N indique qu'à compter du 1er mai, elle n'impose plus de plafond sur les congés payés et que les cadres supérieurs peuvent "prendre des congés en cas de besoin", précise le journal.

Pour les autres, les employés devront prendre au moins 15 jours de congés par an à partir de janvier prochain, avec au moins une semaine de jours de vacances consécutifs, selon les informations du Telegraph.

Aussi, dans le contexte de risque de krachs financiers, et tandis que les interactions se sont démultipliés sur les canaux numériques avec le télétravail, ces congés illimités posés par les managers seront-ils réellement appliqués dans les faits ?

La banque reste en tout cas fidèle à sa méritocratie centrée sur le top management. En 2021, malgré la crise, la rémunération de son PDG a cru de 65%.

Un enjeu d'attractivité en plein resserrement des taux

L'entreprise américaine compte aussi limiter les risques de bad buzz, d'autant que ses effectifs vont être de plus en plus confrontés à un contexte délicat. Avec la fin des politiques monétaires accommodantes des banques centrales, les taux d'emprunt vont se durcir et les opportunités de financements plus compliquées.

Dans ce contexte post-pandémie et de guerre en Ukraine où le conseil financier va exploser, Goldman Sachs doit donc veiller à attirer les talents, surtout quand ses concurrents, tel Citigroup, avancent eux aussi leurs arguments sur le respect du temps de travail.

Déjà en mars, sur les réseaux sociaux, un document avait été relayé au sujet de treize analystes fraîchement embauchés par Goldman Sachs expliquant que leur santé mentale et physique s'est considérablement dégradée. "A un moment, je ne mangeais pas, je ne me douchais pas, je ne faisais rien d'autre que travailler du matin jusqu'après minuit", y racontait l'un d'entre eux.

Côté résultats, la banque d'affaires a d'ailleurs vu son bénéfice net reculer au premier trimestre, de -43%, à 3,8 milliards de dollars. Mais la forte activité de courtage sur des marchés très agités a permis de compenser la baisse des opérations des banquiers d'affaires.

Les revenus tirés de la gestion d'actifs ont chuter de 88%, notamment en raison de pertes dans les investissements en actions. Ceux tirés de la banque de détail et de la gestion de fortune ont en revanche progressé de 21%.

Goldman Sachs n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de l'agence Reuters.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 6
à écrit le 17/05/2022 à 1:49
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Le télétravail a démontré que les cadres sont inutiles donc il faudrait plutôt leur offrir des congès illimités... sans solde!

à écrit le 16/05/2022 à 21:09
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Congés illimités ,n'ayons peur de rien de toute façon en cas de problème le monde entier est là pour les renflouer. La dernière connerie nous a coûté des milliards de milliards .

à écrit le 16/05/2022 à 8:34
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Merci chaque information sortant de cette impressionnante et puissante machine de guerre capitaliste a forcément son importance, si ce n'est de suite ce sera plus tard.

à écrit le 16/05/2022 à 8:16
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Vous pouvez donner tous les congés que vous voulez, il suffit de fixer des objectifs pour calmer tout le monde....

à écrit le 15/05/2022 à 16:11
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Les congés illimités ont un effet pervers, si tout fonctionne en votre absence (prolongée ou pas), c'est que vous êtes inutile. D'autres entreprises de la tech américaine ont déjà expérimenté ce système et finalement les employés prennent moins de va...

à écrit le 15/05/2022 à 14:22
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Pavre petits employé de goldmann sachs. Et sinon la dame qui avait dit à Macron qu'elle n'arrivait pas à joindre les deux bouts elle va bien elle? Elle fait combien d'heures par semaine?

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