Commerzbank n'est pas à vendre, assure Berlin

Par Delphine Cuny  |   |  241  mots
Le gouvernement allemand n'est pas prêt à céder sa participation de 15,6% dans Commerzbank à n'importe quelles conditions.
Le gouvernement allemand n'est pas prêt à vendre sa part de 15,6% dans le capital de la banque, selon Die Welt. Au cours actuel, il serait perdant, malgré les marques d'intérêt de BNP et Crédit Agricole.

Il ne faut jamais avoir l'air pressé quand on veut bien vendre. Le gouvernement allemand tient donc à clarifier sa position : il n'est pas prêt à céder sa participation de 15,6% dans Commerzbank à n'importe quelles conditions.

"Nous ne sommes certainement pas prêts à vendre, la perte serait trop élevée", a déclaré un haut fonctionnaire allemand au quotidien Die Welt.

Interrogé par l'agence Reuters, un porte-parole du ministère allemand des Finances a répété jeudi :

"Notre position sur Commerzbank n'a pas changé. Nous ne sommes pas pressés. Nous voulons obtenir un bon résultat pour le contribuable."

 Loin de son prix de revient

Le prix de revient du gouvernement allemand, qui avait renfloué la banque du Mittelstand (le tissu de PME allemandes) en 2008-2009, se situe à 18 euros, alors que Commerzbank cote actuellement 11,70 euros, valorisant la participation du gouvernement allemand à un peu plus de 2,2 milliards d'euros. Soit un écart de plus de 50%. Berlin envoie un signal aux acquéreurs potentiels : il faudra faire un sérieux effort pour espérer convaincre le premier actionnaire de la banque.

Depuis le mois de septembre, des rumeurs circulent sur un éventuel mariage ou rachat de Commerzbank, qui n'est pas au mieux de sa forme. La banque italienne Unicredit a d'abord été citée, puis BNP Paribas. Le directeur général de Crédit Agricole, Philippe Brassac, a lui-même exprimé son intérêt pour la banque allemande dans le Handelsblatt.