Cryptomonnaie : l'association Libra veut décrocher une licence en Suisse

Par latribune.fr  |   |  556  mots
(Crédits : Dado Ruvic)
L'association Libra, qui porte le projet de cryptomonnaie de Facebook, a entamé des discussions avec les autorités financières suisses afin de clarifier son statut réglementaire en vue d'obtenir une licence en tant que système de paiement.

Malgré les nombreuses critiques, Libra, le projet de monnaie virtuelle mondiale dévoilé en juin dernier par Facebook, continue son chemin. La Libra Association qui pilote ce projet a annoncé, ce mercredi 11 septembre, qu'elle allait solliciter une autorisation en tant que système de paiement en Suisse. Ce choix géographique n'a rien d'étonnant puisque l'association est basée à Genève et que le pays helvétique est devenu en quelques années un des pays privilégiés par les entreprises spécialisées dans les cryptomonnaies.

L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a confirmé avoir reçu une demande de la Libra Association pour évaluer ce projet de cryptomonnaie au regard du droit suisse de la surveillance. Il s'agit pour Libra de clarifier son statut réglementaire en vue d'obtenir une licence en tant que système de paiement.

"Nous avons engagé un dialogue constructif avec la Finma et pensons qu'il est réaliste q'un réseau blockchain open source puisse devenir un système de paiement régulé, sécurisé et avec peu de friction. Il s'agit d'une étape importante dans l'évolution du projet Libra, et nous sommes impatients de poursuivre notre engagement avec toutes les parties prenantes au cours des prochains mois ", a déclaré Dante Disparte, responsable politique et communication de la Libra Association dans un communiqué.

Le Trésor américain veut travailler main dans la main avec la Suisse

En parallèle, le Trésor américain a déclaré vouloir travailler main dans la main avec les autorités financières suisses. Sigal Mandelker, la sous-secrétaire du Trésor en charge de la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent, était en Suisse dans le cadre d'une visite de travail pour évoquer notamment les questions concernant la réglementation des monnaies numériques.

"La Suisse, comme un certain nombre d'autres pays, aime se présenter comme un hub pour la technologie financière et l'innovation", a insisté Sigal Mandelker, qui s'attend à travailler "étroitement" avec les autorités suisses.

Facebook a dévoilé en juin ce projet de cryptomonnaie, dont le lancement est prévu au premier semestre 2020. Il s'agit d'une devise numérique fonctionnant à partir de la technologie blockchain, censée assurer la transparence et la sécurité de toutes les transactions.

Un projet très controversé

Ce projet suscite toutefois l'inquiétude des responsables politiques et des régulateurs à travers le monde, le secteur largement dérégulé des cryptomonnaies étant accusé de favoriser le blanchiment d'argent, le trafic de drogues et le financement du terrorisme.

Dernièrement, la Banque centrale européenne a partagé son inquiétude quant à l'impact de la future monnaie virtuelle du réseau social sur les mécanismes de transmission de la politique monétaire et le rôle international de la monnaie unique. Un des membres du directoire a mis en garde contre le caractère centralisé du Libra et des risques de conflit d'intérêts.

Pour la Fed, le Libra soulève aussi de grave inquiétudeJerome Powell, le président de la Banque centrale américaine, s'est publiquement inquiété des conséquences sur le respect des informations personnelles, la protection des consommateurs ou encore les risques pour la stabilité financière.

Avec Reuters et AFP