Goldman Sachs a connu son pire trimestre sur les marchés

Par Delphine Cuny  |   |  399  mots
Dans les matières premières, où Goldman Sachs est leader, la banque américaine a connu le pire trimestre de son histoire depuis qu'elle est cotée en Bourse, depuis 1999.
La banque d'affaires américaine a enregistré une baisse de 40% de son activité de courtage sur les taux, devises et matières premières, bien plus prononcée que chez JP Morgan, Citigroup ou Bank of America. C'est sa plus mauvaise performance dans les matières premières depuis 73 trimestres. L'action chute de 2,2% à Wall Street.

Gros coup de fatigue dans les salles de marché de Goldman Sachs. L'activité de courtage, qui constitue la vitrine de la banque d'affaires et d'investissement américaine pour attirer les institutionnels et les grandes fortunes, est à la peine depuis le début de l'année. Au deuxième trimestre, les revenus du trading obligataire, de devises et de matières premières (le "fixed income") ont chuté de 40% par rapport à l'an dernier, à 1,15 milliard de dollars. Goldman Sachs a compensé par une bonne activité sur les marchés d'actions, mais son bénéfice net est stable ce trimestre à 1,6 milliard.

Toutes les grandes banques américaines ont été pénalisées par le contexte de faible activité sur les marchés de taux, mais à un moindre degré. Cela s'est traduit par une chute de 19% des revenus fixed income chez JP Morgan, de 9% chez Bank of America, de 6% chez Citigoup.  L'action Goldman Sachs recule de 2,2% à Wall Street ce mardi.

"Cela a été le pire trimestre dans l'activité de courtage de matières premières depuis que nous sommes cotés, sur 73 trimestres[depuis 1999, Ndlr]", a déclaré le directeur financier, Martin Chavez, lors d'une conférence téléphonique ce mardi. "Nous n'avons pas surfé sur les marchés aussi bien que nous aurions voulu ou comme nous l'avons fait par le passé."

Réduire sa dépendance des marchés

La première banque d'affaires mondiale au classement des fusions et acquisitions, et cinquième banque américaine par le total des actifs, avait déjà reconnu avoir "sous-performé" au premier trimestre. Sa position de leader dans les "commodities" remonte à son rachat en 1981 du courtier J. Aron, spécialiste des métaux et des matières premières agricoles.

"Un environnement opérationnel contrasté a persisté au deuxième trimestre alors que les conditions continuaient de soutenir l'activité de souscription et de fusions acquisitions, tout en limitant certaines activités de market-making" a commenté le PDG, Lloyd Blankfein, mardi dans le communiqué.

Blankfein a aussi souligné que les revenus dans leur ensemble et la rentabilité avaient progressé, grâce à la diversité de ses activités. Afin de réduire sa dépendance du trading, Goldman Sachs s'est développé dans des activités plus stables, comme la gestion d'actifs qui a généré 1,53 milliard de dollars de revenus au deuxième trimestre, en hausse de 13% par rapport à l'an dernier.