Standard and Poor's ne touche pas à la note de la France

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  512  mots
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Parce que la France se donnera les moyens de réduire son déficit budgétaire conformément à l'objectif fixé, l'agence de notation Standard and Poor's maintient ce jeudi sa note souveraine de crédit triple "A" . Mais elle n'est pas à l'abri d'une pression baissière.

Contrairement à la rumeur de marché selon laquelle la note de la France encourait le risque d'être abaissée, l'agence de notation Standard & Poor's a confirmé jeudi la note souveraine de crédit triple A de la France.  "La perspective stable reflète notre opinion selon laquelle le gouvernement français maintiendra ses efforts d'assainissement budgétaire et pourrait réduire le déficit public général à environ 3% du PIB en 2013", déclare Marko Mrsnik, analyste de crédit de l'agence.

"Les notes de la France continuent de refléter notre opinion sur la richesse (...) de l'économie française, ainsi que sur son environnement politique, que nous considérons comme stable et orienté vers une politique économique prudente", ajoute l'analyste.

Les craintes persistantes concernant la dette de la France ont fait monter cette semaine le coût d'assurance contre un défaut de la France à un niveau sans précédent. La plupart des analystes estiment toutefois que la note triple A de la France est assurée pour l'heure.

Les trois grandes agences mondiales S&P, Moody's et Fitch attribuent  toutes la note maximum à la France.

Dette française et allemande sous pression

Evoquant l'objectif de la France de ramener son déficit à 3% du PIB d'ici 2013, Standard & Poor's indique que les mesures budgétaires mises en place pour l'instant seront "sans doute insuffisantes" pour atteindre l'objectif prévu. "Atteindre cet objectif dépendra vraisemblablement de la mise en oeuvre par le gouvernement de mesure budgétaires structurelles supplémentaires", lit-on dans le communiqué. "Si le gouvernement ne parvient pas à atteindre son objectif de déficit budgétaire, la note de crédit souverain à long terme pourrait être sous pression baissière." Le coût d'assurance des dettes française et allemande contre un défaut a fortement augmenté depuis la mi-octobre pour atteindre de nouveaux pics cette semaine.

Depuis un point bas à la mi-octobre à 32 points de base pour l'Allemagne et 66 pour la France, les CDS des deux pays se sont écartés respectivement de 75% à 57 et de 60% à 107.

Les analystes estiment que cette augmentation reflète les préoccupations concernant le prix que les grands pays de la zone euro pourraient avoir à payer pour sauver les pays plus faibles.

Jeudi, l'agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note du Portugal, en mettant en avant l'augmentation du niveau de la dette et un contexte de financement difficile.

S&P table sur un déficit public représentant 7,7% du PIB en 2010, qui serait ramené à 6,2% en 2011 avec une dette brute représentant environ 86% du PIB en 2011, contre 83% estimé pour 2010.

L'agence américaine estime que la France aura affiché cette année une croissance de 1,6%. Pour 2011, l'agence anticipe une croissance de 1,7%.

"A notre avis, les perspectives de croissance de la France s'appuient sur l'ouverture et la résistance de son économie, sur une main-d'oeuvre hautement qualifiée et productive et sur un secteur financier solide et efficace", indique S&P qui note toutefois "un fardeau de la dette relativement important" et des "rigidités" sur le marché du travail.