Les chefs d'entreprises aussi peuvent faire baisser les dépenses de santé

Par Laura Fort, à Lille  |   |  415  mots
Copyright Reuters
Réunis aujourd'hui à Lille pour les Journées de l'assurance, assureurs et chefs d'entreprise ont débattu de la maîtrise des charges de santé.

"Il est dans l'intérêt de tous de réduire les charges de santé", a déclaré Nicolas Moreau, DG d'Axa France lors des Journées de l'assurance organisées à Lille. Aujourd'hui les assureurs augmentent leurs tarifs santé pour faire face aux évolutions du marché (vieillissement de la population, progrès technologiques, augmentation de la consommation de santé, mesures fiscales...). Les cotisations progressent ainsi de 5 à 6% par an et atteignent 600 euros par an en moyenne par personne.

"Une garantie santé n'est pas un budget à dépenser !"

Les chefs d'entreprise, qui négocient avec les assureurs et les courtiers d'assurance pour proposer ces complémentaires santé à leurs salariés, se préoccupent aujourd'hui de cette augmentation des dépenses de santé et cherchent des solutions pour les optimiser.
"Suite à l'augmentation des frais de santé, nous avons trouvé plusieurs solutions pour limiter les dépenses. Nous utilisons par exemple les réseaux de soins pour l'optique", témoigne Roselyne Kozohorsky, responsable rémunération et avantages sociaux chez Roquette Frères, société de chimie du végétal qui emploie 3500 personnes en France. L'entreprise a mis en place des partenariats avec les opticiens fréquentés par ses salariés qui leur garantissent des tarifs compétitifs.
"Nous réalisons aussi des efforts de pédagogie auprès de nos salariés pour leur faire comprendre que consommer la santé de manière abusive influera sur le coût de leur cotisation. Une garantie n'est pas un budget à dépenser !", ajoute Roselyne Kozohorsky. 

Améliorer le lien entre médecine du travail et médecin traitant

Les agences régionales de santé (ARS) ont elles aussi un rôle important à jouer dans la régulation des dépenses de santé. "Dans le Nord Pas-de-Calais, nous avons les plus mauvais indicateurs de santé de la métropole. Il faudrait améliorer le lien entre la médecine du travail et le médecin traitant", propose Daniel Lenoir, DG de l'ARS. Avant d'ajouter que "beaucoup de choses peuvent se faire dans le cadre de l'entreprise au-delà de la fourniture d'une couverture santé. L'entreprise est un cadre de travail, mais aussi un cadre de vie".
La société Roquette Frères a par exemple mis en place des actions de prévention sur la nutrition et incite ses salariés à faire des devis auprès de leurs praticiens. L'ARS salue également les initiatives prises par certaines entreprises de mettre en place des mécanismes de détection de l'hypertension.