Escroquerie : la France a sa "Madoff en jupons"

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  401  mots
Bernard Madoff, le plus grand escroc de tous les temps - Copyright AFP
Michèle Elmaleh, une ancienne gérante de portefeuille, a été condamnée mercredi par la cour d'appel de Paris à quatre ans de prison dont un an ferme, pour avoir escroqué des clients auxquels elle faisait miroiter des placements boursiers mirobolants. Elle a englouti ou détourné sur ses comptes personnels des dizaines, voire des centaines de milliers d'euros.

Surnommée la "petite Madoff française en jupons", Michèle Elmaleh, que ses clients connaissaient mieux sous le nom de Claire Arfi, est néanmoins une grande escroc. Cette ancienne gérante de portefeuille a été condamnée mercredi, par la cour d'appel de Paris, à quatre ans de prison, dont un an ferme. Sa faute : avoir escroqué des clients, auxquels elle faisait miroiter des placements boursiers mirobolants.

 

Si les montants en jeu n'ont rien à voir avec les sommes astronomiques des manipulations financières de Bernard Madoff - pour lequel on parle de 65 milliards de dollars -, l'escroquerie porte tout de même sur des dizaines, voire des centaines de milliers d'euros que Michèle Elmaleh a soit engloutis, soit détournés sur ses comptes personnels. Ses victimes étaient ses clients, pour la plupart des membres de son entourage, auxquels elle devra payer des dommages et intérêts.

 

Fraude pyramidale

 

Comme Bernard Madoff, Michèle Elmaleh opérait sur le modèle de la fraude pyramidale, appelée également  "chaîne de Ponzi", du nom du célèbre escroc qui a mis au point cette technique dans les années 1920 à Boston, et dans laquelle Madoff était passé maître. Pour dissimuler ses pertes, la prévenue, poursuivie pour escroquerie et abus de confiance, rédigeait notamment de faux rapports de gestion, faisant croire à des plus-values et incitant ses clients à "remettre au pot".

 

En première instance, en avril 2010, cette femme de 49 ans avait été condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme. A l'issue de son procès en appel, le mois dernier, trois ans de prison dont un ferme avaient été requis contre elle.

 

Une "manipulatrice sans scrupules"

 

Lors de son premier procès, la prévenue avait été dépeinte par l'accusation comme "une charmeuse, calculatrice et manipulatrice sans scrupules". Reconnaissant les faits, Michèle Elmaleh avait de son côté invoqué "la spirale infernale du trader". Mais l'avocate générale n'avait pas été convaincue par son "profil bas", estimant que les "malversations" qui lui étaient reprochées n'étaient pas destinées qu'à rembourser des dettes mais visaient aussi à "satisfaire ses besoins d'une vie de luxe".

 

Un avocat des parties civiles avait quant à lui évoqué ses "onze sacs Hermès" et les tailleurs Chanel qu'elle "achetait par deux" du temps de sa splendeur. Un autre avait qualifié son client de "pigeon idéal".