L'Etat prend en charge le dossier du Crédit immobilier de France

Par latribune.fr  |   |  346  mots
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Selon des informations révélées par Le Figaro, le gouvernement va devoir venir à l'aide du prêteur immobilier qui est en grave difficultés, mises en évidence après la dégradation mardi de sa note par l'agence Moody's.

D'après nos confrères du Figaro, le gouvernement va devoir secourir le Crédit immobilier de France (CIF) sous la forme de garantie, en l'absence d'autres alternatives.

La situation était il est vrai devenue très préoccupante. Rencontrant de lourdes difficultés de refinancement, le Crédit immobilier de France (CIF) a vu surtout mardi sa note dégradée de trois crans par l'agence de notation Moody's. La note de sa dette long terme est tombée ainsi de "A1" à "Baa1". Et celle de sa dette court terme est du coup abaissée à "Prime 2". Déjà que les portes des marchés lui étaient de plus en plus fermées pour pouvoir se refinancer, cela devenait désormais quasiment impossible.

Plus d'accès aux marchés financiers

La situation du CIF était d'autant plus alarmante que ce spécialiste du crédit à l'habitat tire la très grande majorité de ses ressources des marchés financiers, sa base de dépôts étant très faible. A fin juin 2011, son bilan pesait ainsi 41,6 milliards d'euros, pour 33 milliards d'euros d'encours de crédits. Et pour ne rien arranger, il devait trouver les fonds pour honorer le remboursement d'une émission sécurisée de 1,75 milliard d'euros arrivant à échéance en octobre 2012. Pour Moody's, si la situation n'évolue pas, "une assistance de la banque centrale pour assurer sa liquidité sera probablement nécessaire".

De facto, après que le président du directoire de La Banque Postale, Philippe Wahl, s'était opposé jeudi dernier à la reprise du CIF devant le conseil d'administration, les espoirs d'une reprise immédiate s'éloignaient, laissant comme seul recours l'Etat.

"Les pouvoirs publics ont posé leurs conditions. L'une d'elle a déjà été remplie. Claude Sadoun, le PDG du réseau bancaire, quitte ses fonctions. Son successeur à la direction générale sera choisi par l'Etat. En échange de son soutien, le gouvernement devrait, selon toute vraisemblance, mettre sous tutelle le CIF qui ne pourra plus prendre de décisions sans en référer à son sauveteur", indique le Figaro.